Masque Sanitaire / antiviral au Japon : pollution et maladies
Beaucoup d’idées reçues, de clichés et de dramatisation se font autour de l’utilisation de ces masques dont l’usage est pourtant très répandu au Japon et dans beaucoup de pays d’Asie, depuis déjà un bon moment. Il serait ainsi apparu progressivement après la pandémie de grippe espagnole en 1919, qui aurait causé plus de 400.000 morts.
Le port du masque par les Japonais sur le nez et la bouche a plutôt d’autres usages principaux.
Raisons principales
D’abord, une fonction anti-propagation exploitée lorsque l’on a attrapé un virus, afin de ne pas contaminer les autres avec ses microbes. Vue la densité de population, notamment dans les grandes villes et dans les transports en commun, les maladies sont plus facilement transmissibles et cela réduit le caractère épidémique de virus comme le rhume ou la grippe. Ainsi les personnes en contact avec beaucoup de monde, tels que les personnels des gares, sont également nombreuses à en porter.
De même, on le portera en prévention, pour ne pas attraper un virus si par exemple des collègues toussent ou éternuent. Des études montrent ainsi qu’il réduirait de 80% le risque de contagion.
Dans ce même ordre d’idées, s’il fait très froid dehors ou en cas d’air sec, porter un masque permet de ne pas respirer l’air « directement » et évite d’irriter sa gorge ou d’attraper froid.
Ensuite, une fonction de prévention des allergies. Comme nous l’expliquions dans notre article sur le rhume des foins au Japon, les pollens y sont très puissants et de nombreux Japonais (entre un quart et la moitié) sont allergiques. Du coup, le port du masque au printemps 🌸 est très courant.
Également, les (plus ou moins) jeunes Japonaises qui n’ont pas eu le temps, ou qui n’ont pas daigné se maquiller, porteront un masque pour éviter de le faire sur le bas du visage. Ainsi, un « simple » coup de mascara et/ou de crayon fera illusion. Il en va de même en cas de point noir ou bouton inélégant survenu pendant la nuit !
Enfin, les stars n’hésitent pas à porter le combo masque + lunettes de soleil pour préserver leur anonymat face aux paparazzi.
Citons pour l’anecdote le cas Carlos Ghosn qui est sorti de détention provisoire le 5 mars 2019, après 108 jours en prison, le visage caché par un masque sanitaire.
Acceptation sociale
Au Japon, avoir une bonne partie du visage caché par le masque sanitaire ne pose aucun problème, même lors d’interactions sociales. Il s’agit d’une simple marque de respect et d’hygiène relativement dépendante des mœurs de la société japonaise. C’est pourquoi lors d’un voyage au Japon, on croise de nombreuses personnes quels que soient le sexe, l’âge ou la saison, qui portent des masques sanitaires.
Il existe de nombreux fabricants de masques et il s’en vend un peu partout, notamment dans les konbini (supérettes de quartier) ou encore les 100¥ Shops. La qualité du masque est dépendante du prix payé : la plupart sont dans un tissu plutôt épais et résistant. L’écrasante majorité des masques vendus sont blancs, mais on en trouve aussi de plus farfelus ; il nous est arrivé de croiser notamment des enfants Japonais avec un imprimé Hello Kitty, Disney, Sailor Moon ou des dents de vampire… ou encore des adultes avec des masques en forme de petite culotte !
Rien qu’au Japon, il se vendrait plusieurs millions de masques antibactériens chaque année.
Kanpai via Bisonews.cd