Lors de son homélie du dimanche 31 mai dernier, Dieudonné Uringi, l’évêque du diocèse de Bunia a dénoncé avec la dernière énergie un plan de balkanisation de la République démocratique du Congo dont la milice coopérative pour le développement du Congo-CODECO serait l’exécutant dans la province de l’Ituri.
Les miliciens de CODECO étant actifs dans ladite province depuis fin 2017 dans le territoire de Djugu, ont ce dernier temps accentué les attaques contre les populations civiles et les morts sont comptés presque tous les jours.
Dans une homélie tranchante diffusée à la radio catholique Fides Tujenge à l’occasion de la célébration de la fête de Pentecôte, l’évêque de Bunia a déclaré avoir vu de ses propres yeux une carte de la RDC qui serait divisée en quatre parti.
L’évêque de Bunia s’explique : << J’étais en Allemagne, on m’avait montré une carte de la balkanisation sur laquelle notre pays a été divisé en quatre. La balkanisation de la RDC se prépare de même manière que celle du Soudan >>.
Ce dernier n’a pas caché son mécontentement face à cette situation qui vise à mettre en morceau la République démocratique du Congo par des forces officines étrangères.
Poursuivant sa déclaration, il a renchéri : << Il faut qu’on vous dise des réalités en face. On nous a dit clairement que la balkanisation du Soudan a été planifiée pendant 30 ans et enfin ils l’avaient reçue mais, est-ce que il y a développement maintenant dans ces deux pays ? Voilà les réfugiés sud-soudanais hébergés à Aru. Nous sommes instrumentalisés pour balkaniser notre propre pays sans le savoir, parce que nos leaders nous donnent un peu d’argent, mais demain nous serons des esclaves de ceux qui occuperont notre pays et c’est là où nous tirerons toutes les conséquences >>.
L’évêque dénonce l’occupation étrangère en RDC
L’évêque avait déjà dénoncé l’arrivée des rwandophones dans la région de l’Ituri pour occuper selon lui, les zones abandonnées par les populations locales en déplacement suite à la montée de l’insécurité.
<< Aujourd’hui si nous mourons notamment à Djugu, c’est à cause de ce plan de balkanisation de notre pays, pour que le Nord-Kivu, l’Ituri soient un autre pays. C’est une politique d’occupation des terres, c’est-à-dire que les rwandais et d’autres étrangers puissent occuper notre pays pour exploiter nos richesses notamment le pétrole vers le lac Albert sans qu’on en bénéficie. C’est une politique internationale et nationale. Il y a même certaines autorités de notre pays qui sont déjà complices pour ce plan, donc elles ont déjà acceptées >>, affirme-t-il.
L’évêque révolté et rappelle aux miliciens de CODECO
Dieudonné Uringi, alors évêque de Bunia avait déjà accusé les miliciens de CODECO d’être des éléments déclencheurs de la balkanisation du pays à partir de l’Ituri. Il les rappellent aux « bonnes habitudes« .
<< Nous demandons aux miliciens de CODECO et de Kyini ya Kilima vers Nyakunde à cesser avec des guerres inutiles. Nous savons que les miliciens de Kyini ya Kilima sont financés par certains musulmans pour l’auto-défense communautaire. Nous avons encore appris que certains députés élus du territoire d’Irumu appuient ce mouvement insurrectionnel par le même prétexte que les membres de la communauté Bira ne figurent pas dans le gouvernement provincial. Je déplore ça, je ne suis pas un hypocrite comme les autres. Mes parents m’ont toujours appris de dire la vérité >>, conclut-il.
Depuis le début de l’année en cours, la province de l’Ituri, tout comme le territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu font face à la montée de l’insécurité causée par les groupes armés qui restent très actifs dans les deux provinces voisines.
Actuellement, l’armée fait face aux groupes armés existant depuis plusieurs années dans cette région, à des forces armées étrangères, notamment l’armée Sud Soudanais qui a été signalée la semaine dernière, mais aussi l’armée Zambienne qui occupe deux localités de la RDC dans la province du Tanganyika depuis plus de deux mois déjà.
Cette situation nécessite une intervention rapide du gouvernement dans le rétablissement de l’ordre dans cette région qui est mise à sang par des rébelles étrangers.