La stratégie politicienne de victimisation a ses chef-d’œuvres, mais aussi des résultats étonnants. Un compte de chez nous l’illustre parfaitement. C’est l’histoire de l’antilope et l’éléphant.
Dans un village où vivaient paisiblement tous les animaux, une forte rumeur savamment entretenue par l’antilope lui-même a fait dire à l’opinion médusée que lui, Dame l’antilope, avait recruté l’éléphant comme son esclave.
Le rumeur devenait de plus en plus persistante qu’elle parvint aux grandes oreilles de l’éléphant en personne. Furieux, le grand maître décida d’aller en découdre avec cette impolie d’antilope qui a osé le défier. Dans le village, tout le monde savait que Dame l’antilope passait pour être la plus rusée de tous. Malgré cela, les animaux s’inquiétèrent déjà du sort qui attendait l’antilope à la suite de cette injure publique.
Aussitôt, l’éléphant courroucé alla à la recherche de l’antilope. Après avoir traversé le village, le grand maître découvrit l’antilope toute poussiéreuse, pleurant et se tordant de douleurs. C’est toi que je viens chercher hurlant l’éléphant avec une voix autoritaire.
«Mon maître, je ne t’ai rien fait. Comme tu vois, je suis souffrant depuis plusieurs jours et personne ne vient à mon secours. D’ailleurs, tu es le seul à me faire l’honneur de me visiter, alors que tout le village m’a abandonné.» Non, non, pas question, lui rétorqua sèchement l’éléphant, tu as eu le culot de me traiter d’esclave, tu vas le payer très cher.
Si tu nie les faits, lève-toi et allons au village recueillir le témoignage de ceux qui t’ont accusé. L’antilope se mit à supplier « son maitre » et à clamer son innocence. Et d’ajouter : « mon maitre, comme tu me vois très malade, j’ai n’ai plus de forces telles qu’il m’est impossible de marcher.» Dans ce cas, je t’emmène sur mon dos jusqu’au lieu du jugement, lui répondit l’éléphant très fâché.
Ainsi dit, ainsi fit fait. Et voilà que l’antilope se retrouva gracieusement sur le dos de l’éléphant traversant le village au grand étonnement des autres animaux. Du haut de « son trône », l’antilope faisait des gestes au public aligné sur le bord de la route en signe d’un grand chef transporté en triomphe, comme dans un tipoye ancestrale. Les gestes de l’antilope que l’éléphant ne voyait étaient sans appel : « voyez vous-même ! Je vous avais dit qu’il est mon esclave.
Aujourd’hui, vous en avez la preuve grandeur nature ». Tous les animaux se mirent à applaudir la scène. L’éléphant cru que c’est à lui que les acclamations était adressé. Lorsque le grand maître s’est finalement rendu compte de la supercherie, l’antilope avait réussi à bondir et s’échappa dans la forêt, laissant l’éléphant confus au milieu des siens.
Ainsi dit, je me pose bien une question simple. Que gagne l’ennemi rwandais à vouloir éliminer physiquement le prix Nobel des occidentaux et à l’y prévenir ouvertement ? Le politicien Mukwege et le régime rwandais se disputent les miettes sous la table des mêmes maitres. La pire erreur que le Rwanda commettrait, c’est d’attenter à la vie d’un allié des maitres occidentaux comme lui.
Au demeurant, je constate comme tout le monde que la mayonnaise est en train de prendre. Le politicien Denis Mukwege a besoin d’une posture nationale pour parfaire son agenda de 2023. Tous les politiciens congolais savent comment manipuler nos populations prises pour des enfants habitués à se lancer les menaces de taper l’un et l’autre dans une cours de récréation.
La fibre sensible de l’adversité suscitée par l’agression rwandaise depuis plus de deux décennies leur sert de levier politique insoupçonné. Les souffrances que vivent nos populations de l’Est sont exploitées pour des fins politiciennes. Et tous les observateurs impartiaux savent comment et pour quelle finalités les prestigieux prix occidentaux sont décernés par moment aux « nègres de services ».
*En traitant officiellement de la question en conseil des ministres, le président de la république vient de s’investir, peut-être à son « cœur » défendant, à booster la visibilité d’un future adversaire politique. Mais aussi, s’est-il sans le vouloir, enfoncé dans un piège à double tranchants. Qu’il ait gardé silence ou donné une suite favorable à la démarche machiavélique du Politicien Denis Mukwege, le président FATSHI doit désormais faire avec.* Wait and see.
*Daniel MAKILA KANTAGNI, Sénior Manager de Sociétés de Droit OHADA, Manager de Travaux Publics, Analyste Politique.*