La baisse de taux de change observée hier dimanche à Kinshasa continue à faire couler l’ancre et la salive.
Tout en saluant cette tendance, Noël Tshiani, économiste et ancien candidat aux élections présidentielles de 2018 exprime la crainte d’une action par le président de la République contre les dirigeants de la BCC.
<< Je salue la baisse du taux de change du $ par rapport au FC (de 2030 FC à 1500 pour $1). Ceci est le résultat d’une injection des $ sur le marché par la BCC qui a, par la même occasion, épongé la surliquidité des FC après injonctions par le président Félix Tshisekedi. La Banque Centrale du Congo a agi en sapeur pompier >>, estime Noël Tshiani.
Noël Tshiani estime que la BCC est la source de ces problèmes.
<<En faisant la planche à billet, elle provoque la dépréciation monétaire, suscite l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat. En injectant le Dollar sur le marché et en absorbant le Franc congolais, elle a créé l’appréciation du FC. Est-ce durable? >>, S’est-il interrogé.
Et de poursuivre: <<Pourquoi la BCC est-elle vite intervenue sur le marché de change pour provoquer l’appréciation artificielle du Franc?>>
Le candidat président à l’élection de 2018 donne deux raisons:
- premièrement, la crainte d’une action par le président de la République contre les dirigeants de la BCC;
- deuxièmement, la menace d’une manifestation, le 5 ooût, pour réclamer la démission du gouvernement de la BCC.
Selon lui, « une banque centrale sérieuse ne devrait pas attendre les injonctions du président de la République avant d’intervenir sur le marché de change pour stabiliser le taux de change.
« En agissant ainsi, la BCC démontre son incompétence quant à la conduite de la politique monétaire et de change », indique Noël Tshiani Madiamvita.
Il estime, en outre, que les fondamentaux de l’économie ne justifient pas une appréciation du Franc congolais par rapport au Dollar américain.
« L’appréciation du Franc congolais résulte de la spéculation et d’une intervention de la BCC sur le marché. Mais les réserves en $ ne justifieraient pas une intervention soutenue de la BCC sur le marché », conclut-il dans son analyse.