Des femmes Venues de plusieurs territoires de la province du Sud-Kivu, survivantes des violences sexuelles ont rendu visite au Gynécologue congolais docteur Dénis Mukwege ce jeudi 03 septembre 2020, pour lui témoigner leur soutien face aux menaces de mort dont il est victime.
Cette mobilisation des femmes du Sud-Kivu fait suite à l’appel de la société civile, qui a organisé une marche ce jour pour dénoncer ces menaces. Des lapins, des oignons, des régimes de bananes, une chèvre, et autres présents ont été apportés par les survivantes au gynécologue congolais.
Pour elles, ces présents sont la preuve qu’elles sont prêtes à faire d’énormes sacrifices pour s’assurer que Dénis Mukwege ne manque de rien.
« Ça fait des années que le docteur Mukwege est le porte-voix des survivantes des violences sexuelles. Nous avons jugé bon de venir voir le docteur pour lui témoigner notre soutien car c’est lui qui nous a permis de nous remettre debout. C’est révoltant de voir qu’il y a des menaces contre le docteur. Depuis quand être le porte-parole des victimes, aider son prochain est-il devenu un crime ? Nous l’appelons Papa et nous n’accepterons jamais qu’il soit menacé. », a dit Tatiana Mukanire, présidente du Mouvement National des Survivantes des Violences Sexuelles.
Tout en remerciant ces survivantes pour le soutien lui témoigné, le Dr Dénis Mukwege a invité ces femmes à adopter la culture de la paix et à privilégier la vérité dans leur quête de la justice.
« Quand vous militez pour la justice et la paix, soyez des gens qui privilégient la vérité. On peut être persécuté ou poursuivi comme un oiseau mais quand on milite en faveur de la justice, on aura toujours une conscience tranquille. Face à la haine, répondez par l’amour. Au mensonge, opposez la vérité et pardonnez ceux qui vous insultent. Ne soyez pas des gens qui répondent au mal par le mal », a-t-il déclaré.
À la même occasion, il a exhorté toutes les survivantes à prendre part à la marche qu’il organisera le 1er octobre prochain, pour réclamer la mise en place d’un Tribunal pénal spécial pour la RD.Congo afin de juger tous les crimes commis dans le pays depuis le début des années 1990 et qui ont été recensés par la Rapport Mapping du Haut Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme.
Depuis plusieurs semaines, Dénis Mukwege reçoit des menaces de mort pour avoir dénoncé les massacres dont sont victimes les populations civiles congolaises.