C’est le retour du Brexit et du casse-tête de la frontière irlandaise. Dimanche 6 septembre, le quotidien Financial Times a publié un article indiquant que Londres pourrait chercher à contourner le protocole nord-irlandais, arraché de haute lutte l’année dernière et qui maintient la province britannique d’Irlande du Nord dans le marché commun. Les responsables politiques irlandais, au nord comme au sud de l’île, ont bondi.
« Inacceptable », « pas malin », « du bluff ». Il y a consensus sur l’échiquier politique nord-irlandais : ne touchez pas à l’accord de retrait qui a mené au Brexit en janvier dernier. C’est le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, qui a réagi le premier. « J’espère que tout ça est faux. », a-t-il déclaré.
Le vice-Premier ministre et ancien Premier ministre, Leo Varadkar, s’est montré insensible à la menace d’un « no deal » : pour lui, c’est un bruit de bottes destiné à impressionner l’adversaire, en l’occurrence les négociateurs européens qui tentent actuellement de conclure un accord de libre-échange. Au Nord, province pro-Remain, tous les partis pro-UE ont mis en garde Londres : l’accord est un traité international qui doit être respecté.
La crainte du retour d’une frontière inter-irlandaise
Pourquoi tant d’inquiétudes ? L’accord permettra aux biens de circuler librement entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, et ainsi éviter le retour d’une frontière physique sur l’île, qui rappelle de mauvais souvenirs de la guerre civile, achevée il y a 25 ans. Ne pas mettre en place le protocole pourrait entraver le commerce entre les deux parties de l’île, interdépendantes économiquement. Downing Street, de son côté, assure que le texte concerne uniquement les aides d’État. Le projet de loi sur les marchés intérieurs sera publié mardi 8 septembre.
RFI / Bisonews.Cd