Les mêmes causes produisent les mêmes effets dit-on, et c’est le cas en République Démocratique du Congo où le débat sur le processus électoral reste très sensible dans les quartiers généraux des différentes formations politiques du pays.
Les réactions commencent à tomber un peu partout au sujet de la réflexion lancée par certains membres du Front Commun pour le Congo (FCC) notamment Alphonse Ngoyi Kasanji, sur l’opportunité d’organiser l’élection présidentielle au niveau de grands électeurs.
Cependant, cette réflexion est loin d’être la bienvenue dans les états majors de certains partis politiques Congolais, dont l’Envol du député national Delly Sesanga.
Pour l’Envol, cette proposition « liberticide, antidémocratique et antipatriotique du FCC est une manoeuvre confiscatoire du droit du peuple congolais à se choisir librement ses dirigeants, au regard de la situation sécuritaire du pays et de sa stabilitė, tant elle sonne comme une déclaration de guerre à la Nation congolaise ».
« L’Envol appelle ainsi les Congolais et Congolaises à la vigilance et à se mobiliser dès maintenant partout où ils se trouvent pour défendre la République et barrer la route à cette nouvelle aventure d’imposer la dictature au pays en réduisant les congolais en esclavage« , lit-on dans un communiqué de presse signé ce mardi 8 septembre 2020 par le porte-parole adjoint de l’Envol, Rodrigue Ramazani Bekola.
D’après l’ancien gouverneur du Kasaï-oriental Alphonse Ngoyi Kasanji, cette initiative mettra la République Démocratique du Congo à l’arbri des tensions post-électorales et permettra à l’État d’économiser ses ressources pour le développement du pays.
« L’argent consacré à l’organisation des élections dépasse de loin ce qui est consacré aux investissements pour la reconstruction du pays. Faut-il alors réfléchir et engager une réforme qui consiste à aller vers une élection indirecte en ce qui concerne l’élection présidentielle. Nous allons économiser les ressources pour pouvoir les affecter à la construction de notre pays mais aussi les élections sont toujours la source des tensions. On sait bien ce qui s’est passé en 2006, en 2011 et en 2018. Si l’élection présidentielle s’organise au niveau de grands électeurs, nous avons l’avantage d’avoir la crédibilité et la transparence. Nos amis qui réfléchissent pour aller vers les deux tours doivent savoir que nous n’avons pas que des tensions à observer« , a-t-il dit dans une interview accordée à Radio Okapi.