Lors d’une conférence de presse à l’hôpital Bichat, Olivier Véran a dressé, jeudi 1er octobre, le tableau hebdomadaire de la situation sanitaire en France, qui s’est dans l’ensemble dégradée ces dernières semaines.
Mais le ministre a cherché à temporiser et à encourager les Français à poursuivre leurs efforts. « Si chacun réduit les contacts sociaux, s’astreint à porter un masque, à respecter les gestes barrières, à se laver les mains, à être extrêmement vigilant dans tous les actes du quotidien, alors nous serons en mesure de faire reculer le virus », a-t-il déclaré.
S’adressant aux habitants des zones les plus touchées, il a joué la carte de l’optimisme et du « coaching positif » : « Il ne faut pas vous décourager (…) Vos efforts, ils doivent payer et vos efforts, ils vont payer. »
« D’ailleurs, et pour vous en convaincre, je peux vous annoncer qu’on a aussi des situations territoriales dans lesquelles on commence à constater un frémissement, un début d’embellie sur le plan sanitaire, certes timide, mais ça compte », a-t-il ajouté.
Le ministre évoque « Bordeaux, Nice et même Marseille », restant sur la ligne du gouvernement qui consiste à temporiser la situation après les fermetures contestées des bars et restaurants dans plusieurs villes de France.
Mais le ministre appelle à la vigilance. Malgré les mesures restrictives prises dans plusieurs villes de France ces derniers jours, la situation sanitaire se dégrade : « Nous sommes dans une phase d’aggravation du virus depuis plusieurs semaines qui met sous tension le système de santé, nous devons faire des efforts ».
Aggravation de la situation en région parisienne
La situation se dégrade notamment dans la capitale et sa région. Les trois indicateurs définissant un état d’alerte maximale ont été franchis « depuis quelques heures » à Paris et dans les départements voisins. Un nouveau point sera fait dimanche, a précisé le ministère de la Santé.
Si la dégradation devait se confirmer dans les prochaines 48 heures, « Paris et la petite couronne seront placées lundi en état d’alerte maximale face à l’épidémie due au nouveau coronavirus », a annoncé jeudi Olivier Véran. « Le passage en zone d’alerte maximale supposera que les habitants réduisent temporairement leurs interactions sociales de manière drastique », a-t-il ajouté. À savoir : plus de fêtes de famille, plus de soirées, fermeture totale des bars.
Cinq autres grandes métropoles françaises ont également vu leur situation sanitaire se dégrader : Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Étienne. Le gouvernement a rencontré les élus locaux ces derniers jours, privilégiant désormais une logique de concertation, pour éviter de nouvelles tensions, comme celles qui ont eu lieu à Marseille, après la fermeture des cafés et restaurants.
« Si les mesures (de restrictions déjà prises) ne produisent pas suffisamment d’effet, nous pourrions être conduits à les placer en zone d’alerte maximale la semaine prochaine », a-t-il prévenu mais, selon lui, il « n’y a pas lieu, à date, de basculer ces métropoles en zone d’alerte maximale ».
Le cas de la restauration reste à l’étude
En ce qui concerne la situation des restaurateurs, très inquiets de devoir fermer comme c’est le cas à Marseille, Olivier Véran a annoncé que le gouvernement examinera, dans les prochains jours, les propositions des représentants du secteur, pour tenter de maintenir les établissements ouverts, sous réserve de mesures sanitaires « robustes ».
« Si ces règles paraissent robustes et si elles étaient validées par le haut conseil scientifique, elles pourraient s’appliquer dans les zones d’alerte maximale », a ajouté le ministre de la Santé, qui a conclu en annonçant de nouveaux points plurihebdomadaires dès la semaine prochaine.
France24