Le directeur général de l’OMS promet des sanctions exemplaires contre les auteurs de violences sexuelles présumées en RDC.
Serait-on passé, dans la justice interne de l’Organisation mondiale de la Santé, de l’ère de la présomption d’innocence à celle de la présomption de culpabilité ?
Après les récentes dénonciations de violences sexuelles présumées qui auraient été perpétrées notamment par le personnel de l’OMS en République démocratique du Congo, le chef du programme d’urgence de l’organisation, Michael Ryan, affirme partir « du principe que les victimes ne mentent pas ».
Vendredi dernier, depuis Genève, le directeur général enfonçait le clou en mentionnant « une trahison » des personnes assistées et en promettant des « sanctions graves », y compris des « licenciements immédiats », contre toute personne mise en cause, qu’il s’agisse de membres du personnel, d’acteurs qui collaborent avec l’organisation ou encore de partenaires.
Scandale en RDC
Le caractère martial des positions officielles de l’OMS se justifie par trois raisons. Primo, les révélations de The New Humanitarian et de la Fondation Thomson Reuters sont accablantes. Une cinquantaine de femmes affirment avoir été victimes d’exploitation sexuelle de la part d’ »humanitaires » qui officiaient dans le cadre de la riposte face à l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola.
Or, les accusations sont largement étayées par des témoins plus ou moins directs, notamment des chauffeurs qui assistaient à la mise en place d’arrangements sexuels à ce point réguliers « que c’était comme si on allait faire des courses au supermarché. » En ligne de mire, notamment, l’imposition d’un contact intime comme « passeport pour l’emploi ».
Par Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.