L’Union sacrée de la Nation « USN », la vision de Félix Tshisekedi pour apporter des réponses aux problèmes des congolais, continue à soulever des vagues avant sa matérialisation. Depuis la mise en marche de la machine qui a mise hors service les lieutenants de Joseph Kabila, les révélations sur le risque de folklorisation de l’USN se succèdent et se ressemblent.
Pour plusieurs observateurs, il n’y a pas des doutes l’USN a été mise en orbite pour redonner du service à Jean Marc Kabund, Président a.i. de l’Udps qui tenait mordicus à reprendre son poste de premier vice-Président de l’Assemblée Nationale après sa déchéance. Une candidate Udps à la succession de Kabund bloquée, la rue mobilisée, le palais du peuple envahi, des généraux de la police mise au pas, à la tête des opérations, Jean Marc Kabund, focus sur la fin du FCC-CACH, exécute les pas de la musique qui recomposera la majorité parlementaire à son profit.
La transhumance aidant, comme un coteau dans du beurre, la révolution du palais du peuple passe, les lieutenants de joseph Kabila nagent dans le sens du courant, les déclarations des ralliements pleuvent, les nouveaux venus rejoignent ceux de leur famille qui dormaient déjà chez Kabund et compagnie, pour jouer la dernière note musicale, la naissance de l’USN.
Après l’appel du Président de la République à l’Union Sacrée de la Nation et les consultations présidentielles qui sont conclus par une déclaration radiotélévisée du chef de l’Etat, où d’un ton ferme, il promet la dissolution de l’Assemblée Nationale s’il n’avait pas la majorité nécessaire à la mise en œuvre de sa vision pour le Congo, les congolais avaient positivement accueilli ce geste jusqu’à ce que la suite des événements désoriente une bonne partie de la population.
Poids numérique, quotas, 8 députés pour un poste ministériel, le naturel chassé est revenu au galop, cela n’avait rien avoir avec la Nation.
Alors que Félix Tshisekedi avait consulté au-delà des lignes parlementaires, alors qu’à deux ans de 2023 et plus que jamais, le fils du feu sphinx, d’heureuse mémoire doit un bilan aux congolais, certains veulent faire croire à la population que sans expérience professionnelle, qu’un simple passage à l’hémicycle donnait les moyens à un élu, pour être un ministre Warrior. Jean marc Kabund qui n’a pas distingué à son premier Job qui fut au perchoir de l’Assemblée Nationale où il a préféré gardé son profil de combattant, plus facile à assumer que celui d’homme d’Etat, qui est appelé à trouver des solutions aux problèmes des citoyens, joue à ce jour sa propre partition dans une logique de la république des copains, affirment plusieurs sources à l’Union Sacrée de la Nation. Pour le député AFDC-A Léon Nemba lemba, comme pour plusieurs élus, le problème de l’union sacrée s’appelle Kabund.
Le député Nemba Lemba explique que le président a.i. de l’Udps, a rompu les accords sur les poids numériques pour imposer ses amis qu’il a consulté parallèlement au premier ministre Sama Lukonde.
Les analystes de la vie publique congolaise sont d’avis que le président de l’Udps profite de la cacophonie qui règne autour de la question puisque le poids numérique ne répond nullement à la vision de l’Union Sacrée, pour imposer son schéma au détriment de l’efficacité que le chef de l’Etat souhaite afin d’espérer un bilan d’ici 2023. Aujourd’hui sans aucun doute, les réactions de différents sociétaires de l’Union Sacrée de la Nation qui limitent la marge des manœuvres au chef de l’Etat, ainsi que les révélations sur les critères de recrutement de « Warriors », auprès de ceux qui ont mis hier le pays à sac, ne laisse plus aucun doute sur le fait que du FCC à l’USN, le Président de la République a tout simplement changé de maitre chanteur.
L’Union Sacrée de la Nation voulu par Félix Tshisekedi n’a été donc que le résultat d’une guerre d’ego de son lieutenant Kabund ? s’interrogent des observateurs quand d’autres pensent que le Président est revenu à la case départ et que les congolais ne sont pas prêts d’oublier les années Kabila. Wait and see.
Henri Kabongo