La situation du Congo aujourd’hui c’est celle d’un bateau en perdition. Voyons.
Sur la situation sécuritaire, l’Etat de siège est un échec. Il est critiqué de partout, sauf par ceux qui l’ont proclamé.
Pour les populations du Nord-Kivu et de l’Ituri, c’est non seulement un fiasco, mais un coup de pouce aux tueurs et à la balkanisation.
Dans le Sud-Kivu, précisément à Minembwe, les Tutsi ne désarment pas. Ils veulent occuper la « terre » (bulongo) par la force.
Dans la vidéo ci-jointe, le commandant territoire Hauts Plateaux de la police, Thierry Kahenga Lwango, rapporte la volatilisation soudaine de tous les policiers tutsi, partis rejoindre la coalition Makanaki-Ngumino-Androïd juste avant les attaques du 11 et du 12 juillet 2021.
La promesse du Chef de l’Etat de résoudre la question de Minembwe est entrée dans les oubliettes.
Dans l’Ituri, à Djugu, les populations affirment que les exploits rapportés par la communication officielle des FARDC sont diamétralement à l’opposé de la réalité.
Selon eux, la balkanisation avance à grandes enjambées dorénavant.
Le bateau Congo tangue aussi dangereusement sur le plan politique.
Félix Tshisekedi et l’UDPS ont été très maladroits dans les dossiers Kamerhe, Matata, dernièrement Katumbi, et aujourd’hui Ambongo.
Le droit c’est le droit, la politique c’est la politique, mais tous deux sont des sciences et sont enseignées à l’université.
Se justifier de bavures politiques par le slogan « État de droit », c’est de la naïveté et se paie cher.
C’est le cas aujourd’hui. Il s’observe ces derniers jours une terrible montée du sentiment anti-luba de plus qui peut mener à une explosion. Et ce ne sont pas les déclarations irréfléchies du Secrétaire Général de l’UDPS Augustin Kabuya qui vont arranger les choses.
Quant aux élections, elles deviennent tout simplement hypothétiques. A qui la faute ? Aux autres bien sûr, aux jaloux et aux haineux.
J’ai deux conseils à donner, sachant bien qu’ils ne seront pas suivis.
1) L’UDPS doit se débarrasser de son Secrétaire général.
Le parti historique de tous les congolais mérite mieux et il y a des gens pour ça.
2) Que Félix Tshisekedi sorte du piège de la quête d’un deuxième mandat.
C’est par ce piège que la communauté internationale le tient, en le lui promettant, moyennant, en retour d’ascenseur, de laisser faire ce qui se passe à l’Est (MONUSCO, Accords miniers avec Kagame, etc).
C’est par ce piège qu’il risque aussi de se renier totalement en cautionant des élections truquées et en glissant dans la répression la plus sanglante face aux contestations qui ne manqueront pas.
Aux hommes de bonne volonté et aux congolais conscients, tout en tirant la sonnette d’alarme, il nous revient d’envisager dès aujourd’hui de prendre nos responsabilités.
1) A ceux qui le peuvent, élevons-nous au-dessus de nos attaches tribales pour bâtir la conscience nationale congolaise sans laquelle la balkanisation deviendra bientôt une réalité.
2) Impliquons-nous dans la réflexion sur l’autodéfense, car le pouvoir politique et l’Armée sont tout simplement dépassés.
La CNA (Conscience Nationale en Action), avec d’autres organisations citoyennes amies, des citoyens engagés et quelques députés et sénateurs, sommes en train de préparer « Le Forum sur l’autodéfense » qui doit se tenir très bientôt.
On ne peut pas abandonner les vies des populations et l’intégrité du territoire national entre les mains d’une armée dépassée, de la MONUSCO et des armées étrangères venues sécuriser leurs carrés miniers.
Kimikambo Gontcho,
Conscience Nationale en Action (CNA)