Des élus provinciaux du Nord-Kivu dont Jean-Paul Lumbu Lumbu, Promesse Matofali, Jean-Paul Ngahangondi, Hope Sabini, Emmanuel Muhozi ont appelé les députés nationaux à ne pas continuer à proroger l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sans tenir compte des réalités sur le terrain.
À travers une déclaration politique dont la copie est parvenue à Actu30.cd, ce mardi 17 août, certains députés provinciaux du Nord-Kivu ont dressé un bilan de 440 civils tués, plus de 25 véhicules incendiés, plus de 10 motos calcinées, plusieurs villages vidés de leurs habitants à la suite de la persistance de l’insécurité caractérisée par des massacres des populations civiles dans la région de Beni, Lubero, Rutshuru, Walikale, Masisi, Nyiragongo ainsi que les villes de Goma, Butembo et Beni, 3 mois après que le président Félix Tshisekedi ait décrété l’état de siège dans cette partie du pays.
Tout en saluant la poursuite de l’évaluation de l’état de siège à l’Assemblée nationale et au Sénat et dont la finalité doit être la requalification de l’action de l’état de siège pour son efficacité, ces élus provinciaux du Nord-Kivu disent soutenir la délimitation de l’état de siège dans les zones gravement affectées. Et aux FARDC « de se concentrer sur les véritables ennemis de la paix dont les ADF, les FDLR et les autres groupes armés et s’abstenir de faire des élus légitimes du peuple les cibles. »
« Demandons à nos députés nationaux de ne pas continuer à proroger cet état de siège sans tenir compte des réalités de terrain au risque de comploter contre toute la population du Nord-Kivu, leurs électeurs. Pour son efficacité, invitons le Président de la République à reconsidérer l’ordonnance décrétant l’état de siège en vue de sa requalification sous un format capable de produire des résultats rapides sur terrain et de favoriser la consultation populaire avant toute prolongation.», peut-on lire dans cette déclaration.
Par rapport aux arrestations de certains officiers de l’armée accusés d’avoir détourné des fonds alloués aux opérations militaires dans le cadre de l’état de siège, ces élus du Nord-Kivu exigent de la justice militaire l’organisation des audiences publiques.
« Saluons les résultats des enquêtes de l’Inspection Générale des FARDC ayant aboutis à l’arrestation de certains officiers militaires présumés détourneurs des fonds publics alloués aux opérations militaires, des trafics d’armes et munitions aux ADF et autres groupes armés et exigeons des audiences publiques à cet effet», poursuivent-ils.
Par rapport aux menaces dont sont victimes, depuis un moment, les élus du Nord-Kivu, pointés par l’armée d’être de mèche avec les forces négatives qui insecurisent la partie Est, ces élus promettent d’user de leurs droits constitutionnels, pour élèver leurs voix et donner des observations pour l’efficacité de l’état de siège. « Que cela nous coute la prison ou non. Par le peuple, nous avons été élus, pour le peuple nous ne nous tairons que lorsque les résultats seront visibles sur terrain. », ont-ils répliqué.
Il sied de signaler que ce mardi 17 août à l’Assemblée nationale, une plénière est prévue pour la 6ème prorogation de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Actu 30