Comment ramener les choses à leur normalité, c’est-à-dire au consensus au sein des huit confessions religieuses chargées de désigner le Président de la CENI ? C’est à cela qu’on réfléchit à Lamuka.
Entretemps, cette plateforme de l’Opposition qui a prévu une série de manifestations de rue, à travers le pays, pour dénoncer toutes les manoeuvres imputées à l’Union sacrée de la nation autour du choix de nouveaux animateurs de la Centrale électorale, maintient sa marche pacifique projetée le 15 septembre courant. La confirmation a été faite par Devos Kitoko, secrétaire général du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecide ) de Martin Fayulu. Selon les organisateurs de cette manif populaire, l’objectif est de pousser le Pouvoir en place à revenir sur les « illégalités » qui tendent vers l’imposition de Denis Kadima à la Présidence de la CENI, en dépit de la farouche opposition des catholiques et des protestants.
Toujours selon ses organisateurs, la marche pacifique du mercredi 15 septembre devrait ramener certains extrémistes de l’Union sacrée à revenir à la raison en cessant d’être obnubilés par de bas intérêts.
Lamuka est catégorique qu’avec le candidat de l’USN contesté dès le départ, avant même le début du processus électoral, on va droit vers les élections chaotiques comme en 2006, 2011 et 2018 alors que le peuple congolais est fatigué des scènes de théâtres de contentieux électoraux qu’il a vécus depuis l’avènement de la IIIème République en 2006 et qui débouchent toutes sans exception sur la crise de légitimité des dirigeants.
Ainsi, on serait aveugle de marcher sur les mêmes travers, tout en étant bien conscient des conséquences néfastes sur le plan politique et institutionnel. C’est là où à Lamuka on ne cesse de plaider pour la dépolitisation de la CENI, seul gage des élections transparentes, crédibles et paisibles, en excluant de la centrale électorale les partis politiques qui sont des compétiteurs et ne laissant que les seuls membres de la Société civile qui, eux ne sont pas en lice.
Vu des observateurs, il y a moyen d’y parvenir en corrigeant la loi Lutundula qui pose déjà des problèmes sur la désignation des membres du Bureau, à commencer par le poste de Président attribué à la Société civile. A Lamuka, on met la main au feu que si on ne procède pas courageusement à cette dépolitisation de la CENI,il y aaura en 2023 une fraude à grande échelle facilitée par l’actuelle structuration de la CENI découlant de la loi-Lutundula qui ne garantit aucune indépendance ni neutralité des dirigeants vis-à-vis du Pouvoir politique. Les mêmes causes produisant les mêmes effets comme en 2006, 2011 et 2018.
Côté UDPS/Tshisekedi, on ne l’entend pas du tout de cette oreille. C’est ce qui est sorti de la bouche même du Secrétaire général du parti présidentiel Augustin Kabuya hier jeudi. Ce dernier dit ne pas trouver la raison pour laquelle Lamuka organise une marche pour contester la procédure de désignation des dirigeants de la CENI par les confessions religieuses. Pour lui, il ne s’agit ni plus ni moins, d’une nouvelle distraction de Martin Fayulu qui manque à faire et qui veut amuser la galerie.
Toujours à l’UDPS, on ne comprend pas les attaques de Fayulu contre la loi sur la CENI alors qu’il peut présenter son initiative en passant par ses deux députés de Lamuka à l’Assemblée nationale. On lui fait savoir qu’il y a un cadre légal pour l’élaboration des lois qu’est le Parlement et non la rue. Lamuka n’utilise pas assez ses deux députés nationaux mais préfère faire passer par la rue où ses mobilisations continuent à faire flop depuis quelques temps.
En ce qui concerne cette marche du 15 septembre, Kabuya assure que ce sera un échec et que la population ne suivra pas ce mot d’ordre de Lamuka. Position diamétralement opposée à la Société civile du Peuple qui a comme Coordonnateur national Kavunja. Lui parle d’une mobilisation tous azimuts le 15 septembre pour dénoncer, avec véhémence, ce qu’il considère comme la désignation de Denis Kadima très proche de l’UDPS. Sinon de Félix Tshisekedi lui-même par seulement six confessions religieuses sur les huit qui composent la plateforme.
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