Augustin Matata Ponyo Mapon sera devant la barre ce lundi 25 octobre pour répondre sur l’affaire Bukanga-Lonzo. Après moult tergiversations, les choses se précisent progressivement sur ce dossier. Le greffier principal et directeur Mubwisa Scholastique Lunzey, a signé le jeudi 21 octobre, l’extrait de rôle appelant ce dossier à l’audience de lundi prochain.
À titre de rappel, ce projet du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo aurait coûté à la République plus de 200 millions de dollars américains. Soupçonné d’avoir été à la manette du vaste complot de détournement ayant caractérisé la mise en œuvre de ce projet titanesque, l’ex-Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, est actuellement dans le viseur de la justice. L’on rappelle que des proches de l’homme à la cravate rouge ne cessent de dénoncer un acharnement sur lui car, le Sénat avait refusé de lever ses immunités sur ce dossier. Mais, parquet général de la Cour constitutionnelle a tenu mordicus à traîner le fils de Kabambare et meilleur élu de la ville de Kindu devant la barre. Le moins que l’on puisse épiloguer, présumé innocent, Matata Ponyo a une occasion de démontrer qu’il n’est pas coupable dans ce dossier, comme l’avait déjà affirmé dans une interview sur Radio Okapi, le patron d’Africom, M. Grobler Christo, entreprise sud-africaine qui pilotait le projet Bukanga-Lonzo.
Outre Matata Ponyo, sont attendus également le lundi 25 octobre à cette audience publique sous le RP 0001, MM Kitebi Kibol Patrice et Grobler Christo.
33 ONGs appellent à boucler l’affaire Bukanga Lonzo
En attendant l’ouverture du procès le lundi 25 octobre, dans une déclaration, le Collectif de 33 ONG de droits de l’homme et mouvements citoyens invitent le procureur général près la Cour constitutionnelle à ne plus entretenir le silence sur certains noms impliqués dans le dossier du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Le dossier ouvert contre l’ex-Premier ministre Matata Ponyo au Parquet près la Cour constitutionnelle est plus politique que judiciaire, estiment ces ONG dans leur déclaration.
« Le procureur saisi la Cour constitutionnelle par une requête aux fins de fixation de la date d’audience mais sans avoir au préalable entendu sur PV monsieur Matata Ponyo. Au-delà même de ça, nous avons compris que ce n’est plus un dossier juridique mais plutôt un dossier politique tel que soutenu aussi par le Secrétaire général de Nations unies au regard de la procédure telle qu’engagée par le Procureur général de la République », a affirmé l’un des membres de ces ONG, Victor Tesengo.
Il soutient qu’Augustin Matata Mponyo n’est pas seul dans cette affaire. « Comment se fait-il qu’il y a eu des gens qui ont participé dans le projet Bukanga Lonzo entre autres, la sénatrice Ida, qui était à l’époque DG de cette structure, Yav Mulang, l’ancien ministre des Finances qui a eu à financer le projet Bukanga-Lonzo à peu près de 70% il n’a jamais été inquiété. Au contraire, M. Patrice Kitebi à financer à près de 30%, mais aujourd’hui il est devant la justice, il est devant le procureur pour devoir justifier », s’étonne le Collectif des 33 ONG.
Par ailleurs, ces ONG et mouvements citoyens invitent donc le procureur près la Cour Constitutionnelle à se dessaisir automatiquement du dossier qui, selon ces ONG, ressemble à un règlement de compte politique.