La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) balaie d’un revers de la main les allégations selon lesquelles l’église catholique serait derrière le mouvement de grève déclenchée par des enseignants, contre la gratuité de l’enseignement rendue effective par le chef de l’État.
Au cours d’un point de presse, ce vendredi 22 octobre 2021, l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, a noté que la grève des enseignants découle du fait que l’État congolais n’arrive pas à assumer ses responsabilités.
« C’est une façon de politiser la chose. C’est dommage si on veut transformer un partenaire à un opposant. La vérité est que, et nous l’avons démontrée, l’État n’arrive pas à honorer ses engagements pour la mise en œuvre de la gratuité. (…) Vous allez entendre que nous boycottons la politique de la gratuité. C’est une injustice, une ingratitude », a dit l’abbé Donatien Nshole.
Et de poursuivre : « Il y a une manipulation politique qu’il faut vraiment dénoncer. Et ce n’est pas correcte. L’église catholique, en tant que partenaire éducatif, avec tout ce qu’elle est en train de faire pour soutenir cette gratuité, ne mérite pas d’être jugée de cette façon là, c’est malhonnête ».
La CENCO appelle le gouvernement à abandonner certaines de ses approches pour résoudre la crise actuelle au niveau du sous-secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST). Parmi ces approches à abandonner, la CENCO énumère entre autres :
- La banalisation du déclin que connait actuellement le système éducatif, notamment dans les conditions des apprentissages (infrastructures, manuels, méthodes d’enseignement et d’évaluation) et dans la qualité de la formation dispensée ;
- La politisation du mouvement de grève actuelle qui ne découle que du sous financement de l’éducation, d’un manque de redevabilité des dirigeants et non du refus de la gratuité par le réseau conventionné catholique ;
- Les intimidations et les menaces envers les enseignants qui ne réclament que leurs droits alors qu’ils se sont sacrifiés pendant deux ans pour le lancement de la gratuité dans l’attente des promesses toujours non tenues sur le payement des 2ème et 3ème paliers ;
- La désactivation abusive d’écoles et d’enseignants qui fonctionnent régulièrement.
Corneille Lubaki actu30