La comparution des personnes citées par le prévenu Paul Mwilambwe dans le double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana a débuté le mercredi 30 mars 2022 devant la Haute Cour militaire. Parmi ces personnes, Maître Douglas Nkulu, actuel bourgmestre de la commune de Limete. Ce dernier a été confronté à Paul Mwilambwe.
Selon le prévenu Mwilambwe, après les meurtres de deux défenseurs des droits de l’homme, le 1er juin 2010 à l’Inspection générale de la police, il a été cagoulé et torturé dans la résidence du Maître Douglas Nkulu, alors bourgmestre de la commune de Selembao et conseiller du général John Numbi, patron de la police au moment des faits.
Dans sa déposition sous le statut de renseignant, M. Nkulu a rejeté en bloc les allégations de Mwilambwe. Il a affirmé que sa résidence n’a pas servi de lieu de détention de celui-ci. Pour lui, le prévenu Paul Mwilambwe est un » mythomane qui essaie de ramasser les informations » à gauche et à droite pour former son récit notamment sur sa famille.
A la question de la Cour de savoir la raison pour laquelle Paul Mwilambwe l’a cité alors qu’il n’était pas le seul conseiller du général Numbi?, M. Nkulu a répondu que c’est par « jalousie ». Ce dernier se considère comme victime de son « succès professionnel ». Selon lui, c’est l’unique raison pour laquelle il a été cité.
A noter qu’à l’audience de ce jour, il n’a pas été le seul à comparaître devant la Haute Cour militaire, l’ancien auditeur général des FARDC, le général Joseph Ponde a aussi été entendu.
À titre de rappel, la Haute Cour avait décidé de la réouverture des débats à l’audience du 25 mars dernier. Le président de la composition avait motivé cette démarche par la nécessité d’auditionner certaines personnes pour dissiper les zones d’ombre liées à l’infraction de désertion simple mise à charge du prévenu Paul Mwilambwe.
Le commissaire supérieur Christian Ngoy Kenga Kenga, le commissaire supérieur adjoint Paul Mwilambwe et le commissaire Jacques Mugabo sont poursuivis dans cette affaire pour détournement d’armes et de munitions de guerre, assassinat, association de malfaiteurs, terrorisme et désertion simple.
Le ministère public avait requis la peine capitale pour Christian Kenga Kenga, 10 ans de prison pour Jacques Mugabo et l’acquittement de Paul Mwilambwe.
Djodjo Vondi
congopress