« Au deuxième tour, on élimine », insiste Emmanuel Macron dans une interview à l’émission Quotidien diffusée lundi, s’adressant aux électeurs, notamment les jeunes, susceptibles de voter pour lui face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, mais à contrecoeur.
Interrogé sur ceux qui pourraient voter pour lui « en se bouchant le nez », uniquement pour faire barrage à l’extrême droite, le président-candidat répond: « on doit choisir le mieux pour (s)oi et le mieux pour la société. Mais on ne peut pas être dans une société où dès que ce n’est pas exactement ce que je veux, ça devient n’importe quoi. »
Le chef de l’Etat dit comprendre que certains ont du mal à trouver la motivation pour se rendre aux urnes dimanche, alors qu’aucun des deux candidats ne leur correspond.
« Peut-être que si j’avais 20 ans, je serais comme eux, dans cet absolu. Mais la vie en société, c’est le fruit de compromis et donc les choses ne vont peut-être pas bouger exactement comme je veux. La pureté de l’idée qu’on défend n’est pas forcément celle qui va triompher », ajoute-t-il lors de cette interview réalisée samedi en marge de son meeting à Marseille.
Selon lui, c’est inhérent au fonctionnement d’une présidentielle: « au premier tour, en général vous choisissez le projet auquel vous adhérez le plus. Et au deuxième tour, vous éliminez. Ca a toujours existé, il y a des gens qui étaient communistes jadis et qui avaient à choisir entre un socialiste qu’ils n’aimaient pas du tout est quelqu’un de droite. Le deuxième tour, vous n’avez pas forcément votre candidat. »
En revanche, ce qui le « met en colère », c’est « les gens qui disent: ça se vaut ». « Pardon, mais ce n’est pas la même chose le projet de Madame Le Pen et le mien, l’extrême droite et ce que je défends, ce n’est pas la même chose ».
AFP