TF1 et France 2 mènent avec les équipes des candidats à l’élection présidentielle de longues discussions pour fixer dans le moindre détail les conditions de la réalisation de ce face-à-face, moment-clé des scrutins présidentiels.
Quel sujet ouvrira le débat d’entre-deux-tours, coproduit par TF1 et France 2 et programmé mercredi 20 avril ? Verra-t-on les candidats arriver dans les studios du Lendit, situé à La Plaine Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près du Stade France ? Chez Emmanuel Macron, la proposition de filmer les candidats avant qu’ils n’arrivent sur le plateau ne posait pas de problème. Chez Marine Le Pen, on était plus réticent. Lundi 18 avril, les équipes des deux chaînes travaillaient encore d’arrache-pied pour négocier les derniers détails de ce face-à-face avec les équipes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. Ni TF1, ni France 2 n’ont souhaité répondre lundi aux questions du Monde, arguant que « rien n’était définitivement acté », indiquait la Une en fin de journée.
Lundi, l’essentiel de la mise en scène était cependant arrêté. Il n’y aura pas de public pour assister à l’émission. Et, contrairement à 2017 où ils étaient assis derrière une table, Marine Le Pen et Emmanuel Macron seront placés derrière deux bureaux indépendants. Mais situés à 2,5 mètres de distance comme il y a cinq ans. Gilles Bouleau et Léa Salamé, qui arbitrent la soirée, seront assis à 4 mètres des candidats, selon Le Parisien, qui précise que la température du studio sera fixée à 19 degrés. Le présentateur du JT de TF1 et la co-animatrice d’« Elysée 2022 » devront, à l’opposé de leur rôle habituel, conserver un devoir de réserve. « Pour les journalistes, c’est un exercice d’accouchement. Ils doivent être en position de repli », expliquait au Monde le 13 avril, Thierry Thuillier, directeur de l’information de TF1.
Si le conducteur de l’émission – qui définit l’ordre des thèmes évoqués – est la chasse gardée des deux journalistes, les candidats ont fait part de leurs exigences. L’écologie, que Gilles Bouleau et Léa Salamé souhaitaient mettre en avant, a fait l’objet d’intenses tractations avec les équipes de Marine Le Pen, indique-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron. La candidate du Rassemblement national souhaitait par ailleurs inclure le thème de l’immigration « dans le régalien », alors que dans l’entourage de l’actuel chef de l’Etat, on estimait qu’il s’agissait d’un « sujet en soi, qui ne mérite pas que du répressif ».
Parfaite neutralité
Les négociations autour des « plans d’écoute », autrement dit les images de réaction d’un candidat aux propos de l’adversaire qui étaient une première en 2017, ont été particulièrement sensibles. « Marine Le Pen n’avait pas envie d’être vue en train de boire ou de regarder ses fiches », indiquent les proches d’Emmanuel Macron, qui affirment avoir facilement accepté la réalisation proposée par les chaînes. Il y a 5 ans, ces plans de coupe n’avaient pas réussi à Marine Le Pen que l’on avait vu farfouiller dans ses dossiers ou mimer un « ils sont partout ! » qui la ridiculisait.
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