Le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, totalise, ce mercredi 15 février 2023, deux ans, jour pour jour, depuis sa nomination à la tête du Gouvernement des Warriors en République Démocratique du Congo (RDC).
Cet anniversaire est aussi l’occasion de dresser le bilan du travail abattu par cet ingénieur civil, ancien Directeur général de la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines) et ancien Ministre des Sports.
Mobilisé dans un contexte de rupture de la coalition de gouvernance entre le front constitué des pro Kabila (FCC) et les soutiens au Président Félix-Antoine Tshisekedi (CACH), le Chef du Gouvernement des Warriors sera contraint à la tâche pour maintenir le cap vers changement suivant la vision « le peuple d’abord » imprimée par le Chef de l’Etat congolais.
Au plan économique et financier, Jean-Michel Sama Lukonde, qui a présenté un programme d’actions visant à construire un Etat fort, prospère et solidaire, a enregistré bien des résultats éloquents au crédit de son Gouvernement en deux ans d’exercice.
Le budget de l’Etat triplé
Dans son programme d’actions, Jean-Michel Sama Lukonde a fait le choix de se focaliser sur trois piliers du grand secteur Economie et Finances à savoir l’amélioration de la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles; l’amélioration du climat des affaires; et la diversification de l’économie congolaise.
Au bout de deux ans, l’un des plus grands mérites du Gouvernement de Jean-Michel Sama Lukonde est celui d’avoir réussi à tripler le budget de l’Etat à plus de 16 milliards de dollars américains. Un exploit jamais réalisé depuis des décennies.
Les recettes domestiques (fiscales et non fiscales) collectées en 2021 ont connu un accroissement de 68% par rapport à l’année 2020, les ramenant à 11 680 milliards de CDF contre 7 400 milliards de CDF en 2020. Cette augmentation a eu un impact positif en matière des finances publiques en RDC : le vote de la loi des finances rectificative à la hausse en octobre 2021. Cette tendance s’est poursuivie en 2022 où les recettes ont atteint 16 700 milliards de CDF.
Selon le ministère des Finances, ce miracle est dû essentiellement à deux facteurs majeurs, en l’occurrence : un changement de paradigme axé sur la canalisation de toutes les recettes au Trésor public en évitant de compromettre les intérêts du Trésor. Le redressement fiscal de près de 600 milliards de CDF (300 millions USD) opéré contre Glencore en est une illustration. L’autre facteur s’appuie sur les différentes réformes entamées dont certaines ont eu des effets immédiats: l’institutionnalisation des contrats de performance avec les administrations fiscales, le recouvrement de l’impôt spécial sur les profits (super profit) des entreprises minières, l’informatisation des procédures avec le logiciel Isys-Régies, la réforme de l’impôt sur les revenus des personnes physiques, la réforme du système fiscal des jeux d’argent, la gestion de la TVA, à travers l’instauration de la facture normalisée, etc.
Après la signature de l’Accord sur la Facilité Elargie de Crédit qui sous-tend le Programme Economique du Gouvernement en juillet 2021, la République
Démocratique du Congo enregistre des performances macroéconomiques incontestables grâce aux stratégies mises en place par le Gouvernement congolais.
L’économie congolaise a fait preuve d’une forte résilience en dépit des chocs (externes et internes) liés successivement à la Covid-19, la guerre en Ukraine et l’agression armée dans l’Est du pays par le Rwanda.
Le niveau de croissance du PIB est resté positif et élevé, partant de 1,7% en 2020 (alors que toutes les économies étaient en berne), à 6,2% en 2021, 6,6% en 2022 et 6,3% projeté en 2023.
Bien que ce niveau de croissance soit soutenue par le secteur extractif, la part de la croissance non extractive est en nette augmentation suite à l’investissement public dans les infrastructures et aux réformes engagées.
Après une forte inflation qui a atteint 15,76% en 2020, induite par les effets de la pandémie de covid-19, l’inflation a décéléré à 5,281 % en 2021 (contre un objectif de 7%) grâce à la bonne coordination des politiques budgétaires et monétaires. Mais, en 2022, à cause de l’inflation importée induite par les effets de la guerre en Ukraine, le niveau d’inflation a atteint 12% en décembre et devrait se replier graduellement à 8,3% en 2023.
Les réserves internationales brutes ont dépassé le niveau prévu initialement dans le programme FEC pour atteindre 4,1 milliards de dollars à mi-novembre 2022, soit 2,4 mois de couverture d’importations, contre USD 2,8 milliards fin 2021 et 708,89 millions d’USD en 2020.
La monnaie nationale est demeurée stable sur l’ensemble de marché de change depuis 2021 sur fond d’une légère dépréciation gravitant autour de 1%. Mais le taux de change effectif entre 2021 et 2022 s’est respectivement apprécié de 10 et 14% en termes nominaux et réels, démontrant que l’économie nationale est compétitive.
L’accumulation des réserves va se poursuivre pour renforcer la résilience de l’économie face aux chocs.
Le déficit public est maîtrisé depuis 2021 grâce à une gestion prudente des finances publiques, conformément au pacte de stabilité signé entre le ministère des Finances et la Banque Centrale du Congo.
La mobilisation des ressources domestiques a enregistré une performance de 3,16% du PIB à fin novembre 2022.
Il est vrai que l’Accord au titre de la Facilité Elargie de Crédit a soutenu les efforts du Gouvernement non seulement pour faire face à l’impact économique de la pandémie de Covid-19 et faire progresser la dynamique des réformes, mais aussi pour catalyser les financements des partenaires via des projets extérieurs, des appuis budgétaires ou des soutiens à la balance des paiements et de flux des investissements directs étrangers.
En termes des projets extérieurs, plusieurs accords, dons et prêts, ont été signés avec les partenaires extérieures : la Banque Mondiale, l’Union Européenne, l’Agence Française de Développement, etc.
S’agissant des appuis budgétaires, hormis les ressources au titre des allocations de droits de tirages spéciaux, le Gouvernement a bénéficié depuis 2021 de deux appuis budgétaires de la Banque Mondiale dans le cadre du soutien à la politique de gratuité de l’enseignement de base et de l’appui de la Banque africaine de développement pour la résilience de l’économie.
Quant aux soutiens à la balance des paiements, grâce aux conclusions satisfaisantes de deux revues du Programme FEC, le Gouvernement a bénéficié d’environ 632,2 smillions USD pour conforter le niveau de réserves de change à la BCC. Un quatrième décaissement est intervenu en mi-décembre 2022 au titre de la conclusion satisfaisante de la troisième revue.
Pour ce qui est de flux des investissements directs étrangers, depuis la signature de l’Accord FEC, la RDC a enregistré environ 4,0 milliards USD de flux d’investissements directs étrangers, à la suite de différentes stratégies de promotion des opportunités d’investissement et de l’image positive du pays malgré les difficultés d’ordre sécuritaire à l’Est auxquelles le Gouvernement fait face.
Aussi, les différentes réformes mises en place par le Gouvernement congolais pour l’amélioration du climat des affaires spécialement avec la baisse ou la suppression de certaines taxes, qui redonne un appétit aux investisseurs locaux et étrangers de croire aux mécanismes légaux mis en place dans ce secteur.
Il convient de souligner également le caractère résilient de l’économie congolaise qui, après avoir subi les perturbations liées successivement à la pandémie Covid-19 et au conflit russo-ukrainien, a maintenu une bonne trajectoire de croissance.
En ce qui concerne la digitalisation, le ministère des Finances a donné une impulsion remarquable.
Grâce au partenariat avec l’Agence Française de Développement, le Gouvernement automatise la chaîne des recettes avec l’installation et l’utilisation de nouveaux logiciels notamment : (i) ISYS-Régies entrée en vigueur en janvier 2021, qui permet la traçabilité des paiements effectués auprès des banques commerciales ; (ii) LOGIRAD qui constitue une plateforme informatique de gestion intégrée des droits, taxes et redevances du Pouvoir Central et (iii) l’implémentation du progiciel de gestion intégrée (PGI) de l’impôt à la DGI.
Grâce à ces réformes, les recettes domestiques ont connu une augmentation nominale d’environ 65% en 2021.
En 2022, le Gouvernement a dépassé les assignations budgétaires depuis le troisième trimestre 2022. Ce qui a permis d’atteindre toutes les cibles indicatives du Programme FEC.
Zoom-éco/ Bisonews