Dans un récent rapport publié par l’ONG Transparence Congo, il est révélé que le Bureau Central de Coordination (BCECO) fait face à une tentative d’éviter tout contrôle émanant de l’Inspection Générale des Finances (IGF) concernant les structures bénéficiaires des fonds publics du Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T).
Selon les informations obtenues par l’ONG experte en finances publiques, Transparence Congo, le BCECO résiste activement à toute forme de contrôle de la part de l’IGF. Bien que des rumeurs circulent concernant un éventuel contrôle en cours par la Cour des Comptes sur les fonds publics gérés par le BCECO, l’ONG affirme que la Cour des Comptes n’a pas officiellement entrepris de telles démarches de vérification des marchés attribués par le BCECO. Transparence Congo estime par conséquent que le BCECO ne peut pas légitimement rejeter le contrôle de l’IGF sur l’utilisation des fonds publics destinés aux projets du PDL-145T.
Le rapport de Transparence Congo met en lumière une déclaration du 1er Président de la Cour des Comptes qui rejette catégoriquement toute implication dans une mission de contrôle des attributions de marchés par le BCECO. Cela soulève la question de la crédibilité du contrôle citoyen si l’IGF, une institution placée sous la tutelle directe du Président de la République, peut subir de telles entraves dans l’exercice de ses fonctions.
Dans ce contexte, Transparence Congo considère le BCECO comme un obstacle majeur au bon fonctionnement de l’autorité des marchés publics, en raison de ses pratiques d’exécution de marchés en marge du système établi.
L’ONG maintient fermement son plaidoyer en faveur de tous les contrôles nécessaires afin de lutter contre le fléau de la corruption en République Démocratique du Congo.
Par ailleurs, Transparence Congo réitère sa recommandation de supprimer le BCECO et d’interdire toutes les structures et procédures parallèles, conformément à la loi régissant les marchés publics.
« Malheureusement, cette entité et ses dirigeants semblent bénéficier d’une protection solide. Le Congo souffre, et avec lui, le peuple congolais. La corruption tue. Nous nous demandons donc si les responsables du BCECO et leurs protecteurs ont des choses à dissimuler ? », s’interroge l’ONG dans son rapport.
Il convient de rappeler que la direction générale du BCECO a réfuté toute opposition à une mission de contrôle de l’IGF lors d’une déclaration faite le mercredi 19 juillet dernier. L’établissement public a plutôt encouragé les responsables des deux institutions à se réunir autour d’une table afin de trouver un compromis et dissiper tout malentendu.
Le Programme de Développement Local des 145 Territoires a bénéficié d’un financement de l’ordre de 1,66 milliard de dollars provenant des fonds publics, dans le but d’améliorer la vie d’au moins 70 millions de Congolais en milieu rural. Sur ce montant, 32,5% sont gérés par le BCECO.
Transparence Congo continuera à surveiller de près cette situation, dans son engagement inflexible pour la transparence et l’intégrité dans la gestion des fonds publics en République Démocratique du Congo.