Appréciation de la monnaie nationale et projections de croissance, Malangu Kabedi Mbuyi, gouverneure de la Banque Centrale du Congo, fait le point lors de la 106e réunion du conseil des ministres présidée par le Chef de l’État Félix Tshisekedi
Lors de la 106e réunion du conseil des ministres, présidée par le Chef de l’État Félix Tshisekedi, Malangu Kabedi Mbuyi, gouverneure de la Banque Centrale du Congo, a dressé un état des lieux de la conjoncture économique du pays. Son rapport met en évidence l’appréciation de la monnaie nationale, suite aux mesures prises par le gouvernement à la suite de la réunion de crise.
Selon le compte rendu de la réunion lu par Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, la conjoncture économique du pays a été influencée principalement par le ralentissement du rythme de la formation des prix, après une forte accélération enregistrée la semaine précédente. Cela a été possible grâce à la mise en œuvre des mesures de stabilisation annoncées par le gouvernement. En outre, la Banque Centrale du Congo a effectué la vente de devises pour un montant de 150 millions USD dans le but de lisser les fluctuations du taux de change et d’atténuer les tensions sur le marché des biens et services. Cette intervention a permis de réduire l’inflation hebdomadaire qui est passée de 4% à 0,2% d’une semaine à l’autre.
La gouverneure a également souligné l’appréciation du franc congolais sur le marché parallèle, tandis qu’une légère dépréciation a été observée à l’Inter bancaire. Cette évolution encourageante sur les marchés des biens et services ainsi que sur le marché de change est le résultat d’une mise en application efficace des mesures coordonnées entre la Banque Centrale du Congo et le gouvernement, en collaboration avec le ministère des Finances, suite à une réunion présidée par le Président de la République.
Concernant les projections de croissance économique, le rapport indique que les chiffres restent positifs avec une prévision de 6,8% pour l’année 2023, malgré un léger repli par rapport à l’année précédente qui affichait un taux de croissance de 8,9%. Cette différence reflète en grande partie le dynamisme du secteur extractif.
Cependant, Malangu Kabedi Mbuyi a alerté sur les facteurs des risques internes, notamment la persistance des pressions sur les dépenses publiques, l’accroissement de la liquidité bancaire et la volatilité du taux de change sur les deux segments du marché. Elle a réitéré la nécessité de maintenir les mesures de stabilisation déjà prises pour faire face à ces défis économiques.
La gouverneure a également adressé une recommandation au gouvernement, l’encourageant à poursuivre les efforts déployés pour mettre en place les réformes structurelles nécessaires visant à stimuler la productivité et faciliter la diversification de la base de production.
Depuis le début de l’année, le franc congolais a connu une dépréciation significative par rapport au dollar américain, affectant particulièrement les plus défavorisés. Actuellement, le taux de change s’établit à 2 500 Fc pour 1 dollar américain, selon les chiffres officiels et les changeurs de monnaie.
Pour plusieurs analystes et experts du secteur, cette situation est expliquée par la loi de l’offre et de la demande sur le marché des changes, que la République démocratique du Congo a choisi d’adopter en optant pour un libre marché de change. Cette approche signifie que le taux de change évolue en fonction de la demande et de l’offre de devises lors des transactions économiques.
La situation économique actuelle en République démocratique du Congo montre des signes encourageants d’amélioration, notamment grâce à l’appréciation de la monnaie nationale et aux mesures de stabilisation mises en œuvre. Toutefois, il est primordial pour le gouvernement de maintenir ses efforts pour faire face aux défis internes et poursuivre les réformes structurelles nécessaires pour soutenir la croissance et favoriser la diversification économique du pays.