« L’absence d’un être cher se fait présente dans la mémoire des vivants, une force plus puissante que la mort elle-même. » Jean d’Ormesson
Dans un écho douloureux, la tragédie de ta disparition résonne encore en nous, des semaines après que ton corps ensanglanté ait été plongé dans le froid de l’oubli. Un pays en deuil, une nation ébranlée par le choc de cette perte cruelle, attend avec une urgence palpable la vérité, cette vérité qui doit briser le silence entourant les circonstances sinistres de ton assassinat, et exposer les visages derrière cet acte odieux.
Ton nom, Chérubin Okende, est gravé dans le firmament de notre histoire nationale, à jamais enlacé avec le patriotisme et l’engagement dont tu as été le symbole éclatant. Ta vie s’est éteinte dans un cataclysme émotionnel pour notre peuple, avide de voir les fruits d’une lutte que tu avais menée avec passion, altruisme et un amour indéfectible pour le Congo.
Toi qui as été le témoin quotidien de nos luttes, de nos fardeaux et de nos peines, nous te demandons de porter notre appel de détresse jusqu’aux héros tombés, aux ancêtres et au Créateur qui te connaît par cœur. Que les esprits de révolutionnaires, les anges de la triade céleste, les chérubins et les séraphins viennent renforcer nos efforts pour libérer notre peuple des griffes de prédateurs irresponsables et reconquérir la liberté et la gouvernance qui lui sont dues.
Cher Chérubin,
Le douloureux récit de Patrice Emery Lumumba, gravé dans l’histoire, résonne toujours dans les mémoires. Hélas, tu as rejoint le cortège de victimes de l’intolérance humaine, ta vie fauchée par la méchanceté. Alors que nous refusons d’accepter que tu sois la dernière victime, nous nous inclinons devant la mémoire du Juge Raphaël Yanyi Ovungu, du Général Delphin Kahimbi Kasagwe et du Lieutenant Général Timothée Munkutu Kiyana. Nous rendons hommage à nos compatriotes Ange Matondo et William Ngoy, emportés tragiquement au sein de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) dans l’affaire Beya.
Dresse-toi, Chérubin, comme un messager porteur de vérité auprès de Patrice Emery Lumumba. Dis-lui que le pays pour lequel il a sacrifié tout est aujourd’hui en proie aux conflits, à l’insécurité, aux agressions et aux massacres, forçant des populations à fuir la violence et abandonner leurs foyers. Dis-lui que le spectre de la balkanisation, qu’il a combattu avec véhémence, plane dangereusement, menaçant de diviser le pays sous le regard trouble de Félix Tshisekedi Tshilombo, actuel leader du pays.
Évoque la mémoire de Papa Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, le Premier Ministre élu en 1992 par la Conférence Nationale Souveraine. Dis-lui que son fils, investi au plus haut sommet de l’État, semble avoir oublié les principes pour lesquels il se battait – la démocratie, la bonne gouvernance, l’État de droit et le bien-être du peuple en priorité.
Sous la tutelle de son fils, l’État se rétrécit dans les frontières de la tribu, le tribalisme devenant un mode de gouvernance toxique. Les stratégies de sécurité sont hésitantes et désordonnées, faisant appel à diverses forces, y compris des mercenaires européens, dans une violation flagrante des normes constitutionnelles.
Cher Premier Ministre Étienne Tshisekedi Wa Mulumba,
Depuis ton départ, le paysage politique congolais s’est obscurci. La Constitution est bafouée, les institutions sont malmenées. Malgré les promesses de fermer les cachots illégaux, de nouveaux centres de détention ont vu le jour, renforçant la répression contre les opposants. La démocratie est devenue une ombre lointaine, remplacée par une « démocrature » et une dictature aux relents d’une ère révolue.
La justice est devenue une coquille vide, les principes électoraux sont foulés aux pieds, et la misère s’accentue. Ce qui a été scandé comme un adieu à ton enterrement se révèle être un adieu au progrès social et à la primauté du peuple.
Le sang versé d’Okende doit symboliser un nouvel ordre politique, une démocratie authentique, éradiquant à jamais la violence, l’intolérance et la tyrannie. Les coupables de ce meurtre doivent être traduits en justice, et la nation doit se relever de cette période sombre.
Cependant, le processus électoral actuel reste loin d’être démocratique, transparent et équitable. Le paysage électoral est biaisé et politisé, et il est temps d’éveiller la conscience collective et de panser les frustrations accumulées.
Que le sacrifice d’Okende brise les chaînes du tribalisme et de la division, qu’il efface les lignes de clivage entre les citoyens. Trop de sang a coulé, dans les champs de bataille et sur le sol de notre nation. Il est temps pour une introspection nationale, pour apaiser les plaies et guérir les frustrations.
L’Action pour la Dignité du Congo et de son Peuple (ADCP) mesure aujourd’hui les retombées désastreuses des irrégularités qui ont marqué le processus électoral. Les Congolais ne resteront pas les bras croisés face à cette réalité.
Nous appelons donc à la mobilisation générale du peuple congolais pour mettre un terme aux errements de Monsieur Tshisekedi, pour
restaurer l’État, renforcer l’unité nationale, récupérer l’intégrité territoriale, protéger nos frontières et rétablir la confiance dans notre armée. Le rétablissement de notre système de défense et une diplomatie lucide et objective sont indispensables.
Fait en ce 25 août 2023,
Corneille Nangaa Yobeluo