GOMA, 1er Septembre 2023 – Un cri de désespoir s’élève de Goma, une ville meurtrie au cœur du Nord-Kivu, suite à un événement tragique survenu le 30 Août 2023. Le Collectif des Mouvements Citoyens et Groupes de Pression du Nord-Kivu ne peut rester silencieux face à ce qu’il qualifie de « violation flagrante des droits humains » et de « crime contre l’humanité ». Ils lancent un appel pressant à l’opinion nationale et internationale pour que justice soit rendue et que la lumière soit faite sur cette sombre affaire.
Dans une déclaration bouleversante, le Collectif détaille les circonstances choquantes de cette tragédie. Tout a commencé avec l’intention pacifique d’organiser une marche contre la présence de la Monusco, une mission de maintien de la paix des Nations Unies. Cependant, les plans ont été contrecarrés par un déploiement massif de militaires des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), qui ont encerclé la radio locale et le lieu de culte où des fidèles se réunissaient pour prier dans la nuit du 29 Août.
Ce déploiement était le prélude à une tragédie indicible. Les autorités provinciales ont ordonné aux militaires de faire usage de leurs armes à feu contre des civils désarmés. Le bilan préliminaire, annoncé de manière douteuse par le gouverneur militaire CONSTANT NDIMA, parle de six morts et 158 personnes arrêtées, mais de nombreux blessés sont encore non dénombrés, et plusieurs familles sont toujours à la recherche de leurs proches.
Le Collectif des Mouvements Citoyens et Groupes de Pression du Nord-Kivu exige une réponse immédiate et transparente. Ils appellent les autorités de Kinshasa à diligenter une enquête urgente sur ce carnage qui a coûté la vie à plus de cinquante personnes. Ils exigent également que le Gouverneur Militaire CONSTANT NDIMA soit convoqué pour expliquer les circonstances de cette tragédie survenue sous sa responsabilité.
Le collectif demande également que les contingents roumains, impliqués dans la mort de six personnes à la CBCA Ndoso, soient interpellés. Ils réclament justice pour les auteurs de ces actes barbares, ainsi que pour ceux qui ont donné les ordres, comparables à ceux des ADF (Forces Démocratiques Alliées) dans la ville de Goma. Ils appellent à ne pas autoriser d’enterrement hâtif avant que toutes les enquêtes ne soient terminées.
Un appel poignant est lancé aux autorités pour permettre aux familles des victimes d’accéder aux cachots, aux hôpitaux et aux morgues, afin de retrouver leurs proches parmi les victimes, les détenus ou les blessés. La libération immédiate de toutes les personnes arrêtées est réclamée pour ramener la tranquillité dans les familles en détresse.
De plus, le Collectif exige l’interpellation de tous ceux qui ont émis de fausses alertes sur la secte Messianique, afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
Enfin, le Collectif appelle les organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Human Right Watch, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, Amnesty International, Defender Defenders et le CNDH, à mener des enquêtes indépendantes et à porter plainte auprès des cours et tribunaux internationaux contre les responsables de ce massacre du 30 Août qui a visé la population civile.
Dans une déclaration finale, le Collectif prévient que si aucune réponse satisfaisante n’est apportée dans les 72 heures, ils organiseront une ville morte en signe de protestation.
Goma, une ville qui a déjà tant souffert, demande justice pour les innocents tombés lors de cet événement tragique. Le monde entier doit maintenant se tourner vers cette région tourmentée et exiger que la lumière soit faite sur ce sombre chapitre de son histoire.