Emile Ngoy Kasongo, nouvelle figure diplomatique de la République Démocratique du Congo, prend les rênes de l’ambassade congolaise en France et de la Principauté de Monaco, suite à une annonce présidentielle majeure. Cette nomination signe la fin du mandat de Ruth Isabel Machik Tshombe, marquant un tournant dans la diplomatie congolaise.
Les ordonnances présidentielles, qui ont scellé cette transition diplomatique, ont été rendues publiques ce jeudi 31 août 2023, immédiatement après la diffusion du journal télévisé de 13 heures sur la chaîne nationale RTNC. Le Président Félix Tshisekedi a ainsi confié à Emile Ngoy Kasongo la mission d’incarner et de défendre les intérêts de la République démocratique du Congo auprès de la France, sous la présidence d’Emmanuel Macron.
Avant sa nomination à ce prestigieux poste, Emile Ngoy Kasongo avait occupé la fonction de Directeur Général de l’Institut Supérieur de Commerce (ISC). Cependant, son parcours a connu un rebondissement lorsqu’entre avril et mai de cette année, il a été nommé secrétaire général chargé de la recherche à l’UNIKIN (Université de Kinshasa) par l’arrêté du ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU), Muhindo Nzangi Butondo.
En plus de sa mission en France, Emile Ngoy Kasongo s’est vu confier la responsabilité d’ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République démocratique du Congo auprès de la Principauté de Monaco, selon une autre ordonnance diffusée sur la chaîne nationale.
Cette annonce survient dans le sillage du rappel, en décembre de l’année précédente, de l’ancienne ambassadrice de la République démocratique du Congo à Paris, Isabel Tshombe. Elle était soupçonnée de « malversations financières » portant sur plusieurs millions d’euros, accusations qu’elle avait vigoureusement niées, qualifiant ces allégations de « forfaiture« .
La décision de rappel d’Isabel Tshombe à Kinshasa, en vigueur avant le 15 janvier 2023, avait été énoncée dans une note émanant du ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, en date du 27 décembre 2023. Le ministre avait justifié cette mesure en se référant aux conclusions d’une mission de contrôle effectuée en novembre 2022, révélant des « malversations financières » d’une ampleur significative, s’élevant à 2 653 142,76 euros, survenant durant les 11 mois de gestion de l’ambassade.
Quelques jours avant la nomination d’Emile Ngoy Kasongo, le Conseil d’État avait émis une décision capitale datée du 11 août 2023, rétablissant Isabel Machik Tshombe dans ses droits. Dans cette décision, l’instance judiciaire avait également ordonné au Vice-Premier Ministre et ministre des Affaires Étrangères, Christophe Lutundula, de mettre fin à la procédure disciplinaire engagée à l’encontre de la diplomate congolaise en poste à Paris depuis le 25 janvier précédent. Le Conseil d’État avait également expressément invité le ministre à soumettre les conclusions de la Commission de discipline ad hoc au Président de la République, Félix Tshisekedi, afin de clore ce chapitre diplomatique.