Goma, République Démocratique du Congo – Une atmosphère de protestation intense a enveloppé la ville de Goma ce lundi, avec une « journée ville morte » marquée par des manifestations massives et la réouverture sous tension de la route vitale Goma-Sake. Des milliers de manifestants, principalement des jeunes, ont paralysé la circulation pendant de longues heures, dénonçant la brutale répression survenue mercredi dernier, qui a tragiquement coûté la vie à plus de quarante personnes.
Aux premières lueurs de l’aube, des barricades improvisées ont surgi sur la route Goma-Sake, transformant rapidement cette artère vitale en un champ de confrontation entre les manifestants et les forces de l’ordre. La tension était palpable alors que les manifestants, déterminés à faire entendre leur voix, ont érigé des barricades enflammées et ont scandé des slogans exigeant justice et responsabilité pour les pertes en vies humaines.
La répression du mercredi dernier, qualifiée de « tournant sombre » par de nombreux observateurs, continue d’alimenter la colère des habitants de Goma. La brutalité policière et les affrontements meurtriers avec les manifestants ont laissé une profonde cicatrice dans la communauté locale. Les familles endeuillées réclament justice et un examen transparent de l’incident, tandis que les blessés se comptent par dizaines.
Dimanche soir, dans une tentative d’apaiser les tensions, le maire de Goma a adressé un appel à la population. « Nous exhortons nos concitoyens à reprendre leurs activités quotidiennes en toute quiétude », a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée. « En conséquence, les autorités de sécurité sont chargées de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect de cette mesure. »
Cependant, malgré l’appel à la reprise des activités, Goma reste paralysée. Les écoles, les commerces et les entreprises ont maintenu leurs portes closes, et les rues sont restées largement désertes tout au long de la journée. Les manifestants, insatisfaits des promesses de réforme et de justice, ont continué à exprimer leur mécontentement.
La situation reste tendue à Goma, avec des inquiétudes croissantes quant à l’impact économique prolongé de ces manifestations et à la stabilité de la région. Les autorités locales, confrontées à une pression considérable, cherchent maintenant des solutions pour rétablir la paix et la confiance dans cette ville meurtrie.
Toutefois, il est clair que la colère et la frustration demeurent profondément enracinées dans la communauté de Goma, et la route vers la résolution de cette crise s’annonce difficile et incertaine.