KINSHASA, le 10 septembre 2023 – L’arrestation choquante du journaliste émérite Stanis Bujakera continue de susciter l’indignation au sein de la communauté médiatique internationale. L’Association des Médias en ligne de la République Démocratique du Congo (MILRDC) s’est jointe à un appel unanime pour exiger la libération immédiate de M. Bujakera, correspondant de renom pour Actualite.cd, Jeune Afrique et Reuters.
L’incident s’est déroulé le vendredi 8 septembre 2023, alors que Stanis Bujakera se rendait à Lubumbashi. Aux alentours de 20h30, il a été appréhendé à l’aéroport de Ndjili par des individus se présentant comme des officiers de police judiciaire, puis emmené au commissariat provincial de Kinshasa. Cette arrestation arbitraire a déclenché une série de réactions indignées de la part de la MILRDC, qui n’a pas tardé à prendre position.
Le samedi matin, MILRDC a pu obtenir un accès à Stanis Bujakera et s’est assurée qu’il était assisté par un avocat compétent. Selon les informations fournies par son avocat, M. Bujakera aurait été interrogé par la commission en charge de l’enquête sur le meurtre du député Chérubin Okende Senga. Les charges retenues contre lui sont la « propagation de faux bruits » et la « diffusion de fausses informations », en lien avec un rapport attribué à l’Agence nationale de Renseignements (ANR) concernant la disparition du député, rapport qui avait été exploité dans un article paru dans Jeune Afrique.
Il est primordial de souligner que Stanis Bujakera n’est en aucun cas l’auteur de l’article incriminé, selon les déclarations de son avocat. De plus, en vertu de la loi, en l’absence d’une signature, c’est le directeur de publication qui assume la responsabilité de tout contenu diffusé. Le fait que ni l’auteur présumé ni le média n’aient été contactés préalablement dans cette affaire suscite des interrogations légitimes.
Stanis Bujakera jouit d’une réputation internationale bien établie en tant que journaliste. Outre ses fonctions au sein de la rédaction d’ACTUALITE CD, il collabore également avec Jeune Afrique et Reuters, contribuant ainsi à une couverture médiatique de qualité sur des enjeux nationaux et internationaux.
Devant cette situation préoccupante, MILRDC adresse un appel solennel aux autorités compétentes, les invitant instamment à libérer immédiatement Stanis Bujakera et à mettre un terme à ce qui semble de plus en plus être un cas de harcèlement. Il est impératif que les droits fondamentaux de M. Bujakera, notamment son droit à la liberté d’expression et de circulation, soient scrupuleusement respectés.
MILRDC réaffirme sa détermination à protéger les droits de ses membres, y compris ceux de ses journalistes, ainsi que la liberté de la presse en République Démocratique du Congo. Cette affaire témoigne une fois de plus de la nécessité de préserver un environnement propice à l’exercice du journalisme dans un climat de confiance et de respect des libertés fondamentales.
Fait à Kinshasa, le 9 septembre 2023
Israël MUTALA Président de la MILRDC