Le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a examiné avec attention la requête en faveur de la mise en liberté provisoire de Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d’Actualite.cd et correspondant de renom de Jeune Afrique et Reuters. Cette étape cruciale s’est déroulée à l’issue d’une audience en appel qui s’est tenue ce vendredi 22 septembre au sein de la prison de Makala, où notre confrère est détenu.
Il y a quinze jours, Stanis a été appréhendé à l’aéroport de Kinshasa. Le 15 septembre dernier, le tribunal de paix avait décidé de le maintenir en détention pour une période de 15 jours, invoquant des impératifs d’enquête. Face à cette décision, les avocats de Stanis Bujakera ont formulé un appel.
Depuis quinze jours, jour après jour, des personnalités officielles, des organisations nationales et internationales ainsi que des acteurs de la société civile et des journalistes d’investigation ont lancé des appels pressants pour obtenir la libération de Stanis Bujakera, s’inscrivant ainsi dans la dynamique de la campagne #FreeStanis.
Il convient de rappeler que Stanis Bujakera est accusé de plusieurs chefs d’inculpation, dont le « faux en écriture« , la « falsification des sceaux de l’État« , la « propagation de fausses informations » et la « transmission de messages erronés contraires à la loi« . Ces charges pourraient entraîner une peine maximale de dix ans de prison, voire davantage si les sanctions venaient à être cumulées en vertu d’une disposition du nouveau code du numérique.
La mise en cause de notre confrère découle d’un article paru dans Jeune Afrique, bien qu’il n’en ait pas été l’auteur. Cet article portait sur une note attribuée à l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), mettant en cause les services de renseignements militaires dans l’assassinat de Cherubin Okende, ancien ministre et porte-parole du parti de l’opposant Moïse Katumbi. Cependant, il convient de noter que ce document est qualifié de faux par les autorités compétentes. La décision du tribunal quant à la demande de remise en liberté provisoire de Stanis Bujakera est attendue avec une grande impatience et sera rendue d’ici au 25 septembre.