L’examen du calendrier judiciaire émanant de la Cour constitutionnelle pointe vers un dénouement imminent de l’affaire épineuse impliquant l’ancien Premier Ministre Augustin Matata et ses coaccusés, au cœur d’une sombre saga entourant l’investissement massif de plus de 200 millions de dollars américains par l’État congolais dans la création d’un parc agro-industriel à Bukanga Lonzo, province du Kwango, sans qu’aucun rendement tangible n’en découle.
Il convient de rappeler que cette affaire, datant de l’ère où Augustin Matata exerçait ses fonctions de Premier Ministre, avait d’abord suscité un imbroglio quant à la juridiction compétente pour juger les prévenus. Finalement, la Cour constitutionnelle a revendiqué la compétence pour élucider cette affaire complexe. Après deux audiences préliminaires, la dernière ayant été ajournée à la demande des avocats de la défense, la troisième séance, prévue pour le lundi 25 septembre, marquera le début des audiences principales.
Outre Matata Ponyo, deux autres inculpés se trouvent sur le banc des accusés, à savoir le Sud-Africain Grobler Christo et l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo Muana Nyembo. Le procès se poursuit donc, alors que l’État congolais exige réparation pour les fonds considérables engloutis dans ce projet, initialement destiné à constituer un investissement à long terme pour les générations actuelles et futures.
Augustin Matata et ses comparses devront justifier l’utilisation des deniers du contribuable congolais, un détournement présumé qui pourrait bien se muer en réalité et compromettre l’avenir politique de l’ancien Premier Ministre, désormais candidat à la présidence de la République, une démarche possiblement motivée par des considérations politiques, analyse un expert.
Dans l’attente de suivre, pour la troisième fois, ce face-à-face acharné devant la justice, il est essentiel de souligner l’impatience grandissante de la population congolaise quant à l’issue de ce procès qui déchaîne passions et spéculations.

