Depuis le mois d’août dernier, une délégation ougandaise avait discrètement fait son apparition dans le paisible groupement de Busanza, en République Démocratique du Congo (RDC). Leur mission ? Préparer le terrain pour l’installation de bornes frontalières. Cependant, ce qui avait débuté comme une opération en apparence anodine a pris un tournant inquiétant au fil des mois.
Vendredi 23 et samedi 24 septembre, soit près de deux mois après leur première incursion, une délégation ougandaise est réapparue à Busanza, cette fois-ci avec une flotte de véhicules chargés de matériaux, parmi lesquels du sable nécessaire à la construction des bornes. L’objectif : consolider leur présence dans la partie congolaise de la frontière. Leur progression est indéniable, ayant parcouru plus de 3 kilomètres en profondeur dans le territoire de la RDC, au sein même du groupement de Busanza.
Cette situation préoccupe fortement les populations locales, qui se trouvent maintenant privées d’accès à leurs champs. La colère gronde, et un cri de détresse émane de ces habitants qui se sentent abandonnés face à l’envahisseur. Emmanuel Ngabuye, député provincial du Nord Kivu, exprime leur inquiétude en des termes forts : « La population lance un SOS et demande à l’État congolais d’intervenir pour récupérer cette partie du pays. »
L’annexion d’une portion du territoire congolais par l’Ouganda suscite des interrogations quant aux motivations derrière cette manœuvre. Le contexte géopolitique de la région, marqué par des enjeux complexes, n’est pas étranger à cette situation tendue. Les tensions politiques et sociales s’intensifient au fur et à mesure que la frontière continue de s’estomper, laissant les habitants de Busanza dans l’incertitude quant à leur avenir et à leur loyauté nationale.
Cette affaire met en lumière la nécessité pour l’État congolais de prendre des mesures immédiates pour défendre son intégrité territoriale et protéger les droits de ses citoyens. L’incident soulève également des questions sur la diplomatie régionale et internationale, qui doit agir pour résoudre ce conflit émergent avant qu’il ne dégénère davantage. La situation à Busanza est une épineuse énigme qui mérite une réponse éclairée et efficace, sous peine de voir le calme précaire de la région voler en éclats.