Par [Votre Nom], Journaliste Bisonews.cd
Rutshuru, RDC – Une nouvelle vague de violence a frappé le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, plongeant la région dans l’angoisse. Les récents événements tragiques ont eu lieu au cours de la nuit du lundi 9 au mardi 10 octobre, où au moins six personnes ont perdu la vie dans des circonstances tragiques.
Les villages de Bugomba et Mudyuku, situés dans le groupement de Kisigari, à environ 50 km de la ville de Goma, ont été le théâtre de ces actes de violence abominables. Les victimes ont été sauvagement assassinées à l’arme blanche, notamment à la machette. Ces attaques surviennent dans un contexte tendu, car la zone est connue pour être sous le contrôle présumé des rebelles du M23, un groupe armé controversé dont le gouvernement congolais et les experts des Nations-Unies ont affirmé qu’il bénéficie du soutien d’un pays voisin, le Rwanda.
Les membres de la société civile locale ont rapidement condamné ces meurtres choquants et pointent du doigt les éléments du M23 comme étant les auteurs présumés de ces atrocités. Innocent Tuhisabe, un membre éminent de la société civile de Kisigari, a exprimé son indignation en déclarant : « Incidents rapportés cette nuit : Six personnes ont été tuées à la machette à Bugomba et Mudyuku vers 1h du matin dans le groupement de Kisigari, en territoire de Rutshuru. Les auteurs présumés sont des éléments du M23, présents dans la zone. Nous déplorons également la persistance de l’insécurité dans cette région, où sont également stationnés les éléments de l’EAC. Nous exigeons des enquêtes sérieuses pour que les auteurs de ce massacre soient identifiés et punis sévèrement. Nous demandons également que le gouvernement congolais, l’EAC, la CIRGL et la MONUSCO fassent tout leur possible pour libérer les habitants des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo du joug du M23. »
La nuit tragique s’est également étendue à la cité de Rubare, située à environ 60 km de Goma, où une femme a été abattue par balle alors qu’elle résistait à une tentative de kidnapping perpétrée par des individus présumés appartenant au M23. Ses funérailles sont prévues ce mardi à Bushegera, dans la localité de Muhimbira, à 3 km de Ntamugenga, chef-lieu du groupement Bweza.
Depuis jeudi dernier, des affrontements ont éclaté entre les groupes d’auto-défense, communément appelés « Wazalendo », et les rebelles du M23 dans le territoire de Masisi. Samedi dernier, les rebelles du M23 ont réussi à réoccuper la cité stratégique de Kitshanga, qui avait brièvement échappé à leur contrôle au profit des « Wazalendo ». Cependant, lundi, les « Wazalendo » ont repris Kitshanga sans rencontrer de résistance notable, les rebelles du M23 se retirant de la cité pour renforcer leurs positions dans la chefferie de Bwito et une partie de Bwisha, tous deux situés dans le territoire de Rutshuru.
Alors que les rebelles du M23 semblent renforcer leurs effectifs et leurs approvisionnements dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo, des sources locales affirment que les « Wazalendo » sont en pénurie de renforts logistiques sur les lignes de front, ce qui expliquerait leur retrait de la cité de Kitshanga samedi dernier. L’armée, pour sa part, a catégoriquement nié toute implication, directe ou indirecte, dans les troubles sécuritaires qui secouent la région. Les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) ont réitéré leur engagement à respecter le cessez-le-feu recommandé par les Chefs d’État de la région, tout en se réservant le droit de riposter en cas de provocations excessives de la part du M23. Vendredi dernier, les FARDC avaient déjà accusé les rebelles du M23 d’avoir largué deux bombes sur l’une de leurs dernières positions dans la région de Kibumba, située dans le territoire de Nyiragongo.
La situation demeure tendue et préoccupante dans le territoire de Rutshuru, avec une population locale vivant dans la crainte constante de la violence et de l’instabilité. Les autorités congolaises, les organismes régionaux et internationaux sont appelés à intensifier leurs efforts pour mettre fin à cette situation déplorable et assurer la sécurité des habitants de la région.