Le président congolais, Félix Tshisekedi, a vigoureusement contesté toute implication personnelle ou de ses proches dans l’affaire entourant l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera et le meurtre du député Cherubin Okende. Lors d’une interview accordée à RFI et France 24 ce jeudi, le chef de l’État a catégoriquement nié toute responsabilité dans ces événements délicats.
« Je ne suis ni à l’origine de son arrestation ni en train de tirer les ficelles pour qu’on l’enfonce. Je ne peux pas intervenir. Je n’interviendrai que plus tard s’il est condamné. À ce stade, je n’ai rien à dire. Je suis le premier à être peiné par ce qui lui arrive. J’ai en même temps aussi besoin de savoir ce qui s’est passé, » a affirmé Félix Tshisekedi.
Le meurtre de Cherubin Okende, survenu le 13 juillet 2023 à Kinshasa, demeure une énigme, l’enquête progressant lentement. Malgré l’autopsie réalisée en août 2023 en présence d’experts belges, sud-africains et de la MONUSCO, les résultats de l’enquête se font toujours attendre. Les circonstances exactes de sa mort demeurent inconnues, et le corps de Cherubin Okende repose toujours à la morgue.
« Ni mon régime, ni un de mes proches n’est de près ou de loin lié à ce qui est arrivé à Cherubin Okende. Je n’avais aucun intérêt à donner la mort à ce compatriote. Il était le porte-parole d’Ensemble pour la République. Il n’a jamais pris la parole. Il ne gênait en rien le régime, » a ajouté le président.
Félix Tshisekedi a exprimé sa conviction que la note exploitée par Jeune Afrique et RFI pourrait être un faux, suspectant une manipulation du journaliste : « Le journaliste peut avoir été manipulé en lui faisant croire que c’est une information de première main et on désoriente les enquêteurs. C’était peut-être ça le but. »
Toujours détenu, Stanis Bujakera comparaîtra à nouveau devant le tribunal de grande instance de la Gombe, siégeant à la prison de Makala, vendredi.
Manassé Kitemoko Kosi