Une manifestation a éclaté au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Lubero, dans le Nord-Kivu, alors que plus d’une cinquantaine d’agents temporaires exigent le paiement immédiat de leurs primes et avantages liés à leur participation aux opérations de vote du 20 décembre dernier.
Les manifestants, principalement des Techniciens informaticiens de centre de vote (TICV) et des Chefs de centres de vote (CCV), dénoncent le traitement décevant qu’ils ont reçu malgré leur engagement « avec patriotisme, loyauté, fidélité et intégrité, au péril de leur vie » depuis leur recrutement le 27 novembre dernier.
Selon un technicien informaticien interrogé par ACTUALITE.CD, ils ont travaillé dans des conditions précaires, n’ayant reçu ni salaire, ni frais de déploiement, ni perdiems de formation. « Nous avons été formés fin novembre, mais personne n’a reçu les frais de formation de 7 jours. Nous avons clôturé le vote dans nos centres et ils veulent que nous remettions les données sans nous payer. Comment réclamer nos droits alors qu’aucun contrat n’a été signé avec nous? », s’interroge-t-il.
Les agents temporaires demandent désormais la remise des clés contenant les résultats électroniques en échange du paiement de leurs primes et avantages. Un technicien informaticien affirme même être en route pour Butembo avec la clé de son centre, soulignant que le paiement doit précéder toute remise de données.
Malgré les manifestations au siège de la CENI à Lubero, aucune réponse n’a été fournie jusqu’à présent. Les agents expriment leur frustration face à l’absence de communication et exigent une reconnaissance financière avant de poursuivre leur contribution au processus électoral.
Un agent à la CENI-Butembo indique que les techniciens informaticiens et chefs de centre ayant servi à Butembo devraient percevoir 350 dollars américains sans autres avantages. Cependant, l’agent admet ne pas être informé de l’existence d’une clause reconnaissant des frais de déploiement pour ceux travaillant en l’intérieur des territoires.
Si cette grève persiste, elle pourrait compromettre la compilation des résultats dans le Nord-Kivu, mettant en péril la publication des tendances à la présidentielle prévue par la CENI ce dimanche 24 décembre.
Manassé Kitemoko kosi