La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a officiellement proclamé les résultats des élections du 20 décembre en Ituri, marquant un tournant délicat dans le paysage politique de la région. Trois anciens chefs de guerre locaux ont été élus députés, suscitant des réactions mitigées au sein de la population.
Floribert Ndjabu, à la tête du Front nationaliste intégrationniste (FNI), a remporté la circonscription électorale de Djugu, obtenant ainsi le statut de député national. Pendant des années, le FNI a été impliqué dans des conflits armés locaux, et l’élection de Ndjabu soulève des interrogations sur la transition de l’arène militaire à la sphère politique.
Thomas Lubanga, leader de l’Union des patriotes congolais (UPC), a été élu député provincial à Bunia. Il avait précédemment dirigé la Task force en 2021, missionné par le Chef de l’État pour sensibiliser les groupes armés à déposer les armes. Lubanga, aux côtés d’autres anciens chefs de guerre tels que Floribert Ndjabu et Germain Katanga, a joué un rôle dans le processus de paix en Ituri.
Enfin, Yves Panga Kahwa Mandro, qui a rejoint le Mouvement de libération du Congo (MLC) en mai 2023, a été élu député provincial dans la circonscription d’Irumu. À la tête du Parti pour l’union et la sauvegarde de l’intégrité du Congo (PUSIC), il représente un autre visage du passé tumultueux de l’Ituri.
Il est important de noter que Thomas Lubanga et Yves Kahwa ont été invalidés par la Cour constitutionnelle, soulignant les complexités juridiques entourant la participation politique de certains anciens chefs de guerre.
Si pour certains, l’élection de ces anciens seigneurs de guerre est perçue comme une lueur d’espoir pour la paix, d’autres expriment des préoccupations quant à leur intégrité et leur engagement envers la stabilité régionale. La transition de la guerre à la politique soulève des questions éthiques et politiques délicates qui ne peuvent être ignorées.
La Rédaction