Le représentant permanent du Rwanda aux Nations Unies, Ernest Rwamucyo, a soulevé des inquiétudes majeures lors d’une récente intervention devant le Conseil de sécurité. Il a accusé le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) de chercher à provoquer un changement de régime au Rwanda. De plus, il a pointé du doigt Kinshasa, l’accusant de renforcer une coalition militaire comprenant les Forces armées de la RDC (FARDC), des mercenaires européens, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), et l’armée burundaise.
« La région est au bord de la catastrophe », a alerté M. Rwamucyo, soulignant la gravité de la situation. Il a insisté sur le fait que le Rwanda a fait preuve d’une grande prudence face aux provocations, y compris des bombardements et des tirs dirigés vers son territoire, provenant notamment du gouvernement congolais.
« Nous prenons au sérieux les déclarations des présidents du Burundi et de la RDC concernant leur volonté de faire changer notre gouvernement », a souligné le diplomate rwandais, mettant en lumière les menaces directes émanant des dirigeants voisins.
En réponse à ces risques perçus, le Rwanda a annoncé son intention de maintenir et de renforcer ses mécanismes de prévention et de défense, afin de protéger ses frontières et son espace aérien. Cette déclaration met en évidence la préoccupation sérieuse du Rwanda quant à la sécurité régionale.
M. Rwamucyo a également dénoncé la violation délibérée du cessez-le-feu par des groupes armés alliés aux « FDLR génocidaires », soulignant le rôle de ces groupes dans les récentes avancées du M23. Ces avancées, selon lui, sont le résultat d’une action concertée des FDLR, qui rejettent les initiatives régionales de paix.
Le Rwanda a également exprimé ses inquiétudes concernant la stratégie militaire adoptée par le gouvernement de la RDC. Regrettant l’abandon des processus de Luanda et de Nairobi, Kigali a souligné l’indifférence de la communauté internationale face au renforcement spectaculaire des forces militaires en RDC. Cette tendance inquiétante, selon le Rwanda, risque d’aggraver une situation déjà préoccupante dans l’est du pays.
« Cette crise peut être résolue en s’attaquant aux causes profondes et en répondant aux exigences de base des Congolais qui parlent le kinyarwanda, dont leurs droits à la citoyenneté et à vivre sur leurs terres ancestrales », a conclu M. Rwamucyo, soulignant la nécessité de comprendre les racines du conflit pour parvenir à une résolution durable.
La Rédaction