Dans une salle d’audience attentive du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, ce lundi 26 février 2024, se joue un nouvel épisode dans l’affaire impliquant le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala. Accusé de plusieurs infractions graves, dont la falsification de documents officiels, Bujakera attend la décision sur sa demande de mise en liberté provisoire, une requête qui suscite de vifs débats dans l’opinion publique et au sein du corps judiciaire.
Lors de l’audience précédente, tenue vendredi, l’équipe de défense de Bujakera, correspondant pour le magazine Jeune Afrique, a non seulement réitéré sa demande de libération provisoire mais a également sollicité l’assignation d’un expert pour authentifier les documents, sceaux, et signatures incriminés, émanant prétendument des services de l’Agence nationale des renseignements (ANR).
Maître Jean-Marie Kabengela Ilunga, un des avocats chevronnés du journaliste, s’est montré optimiste quant à l’issue de la demande. « Le Tribunal reconnaît les difficultés entourant la mise en place d’une contre-expertise fiable. Notre client a offert toutes les garanties nécessaires, dont une adresse fixe et un engagement à ne pas perturber le déroulement des procédures judiciaires. Il est également prêt à verser une caution, dont le montant sera déterminé par le Tribunal. Nous sommes confiants que notre demande aboutira positivement cette fois-ci », a-t-il confié aux médias à l’issue de l’audience.
Bujakera, qui occupe également le poste de directeur de publication adjoint chez Actualité.cd, avait été interpellé le vendredi 8 septembre 2023, à l’aéroport de N’djili. Les chefs d’accusation portés contre lui sont sévères : faux en écriture, usage de sceaux d’État falsifiés, et diffusion de nouvelles mensongères, des infractions qui soulèvent des questions épineuses sur la liberté de presse et l’intégrité des processus judiciaires dans le pays.
Cette affaire intervient dans un contexte où la liberté des journalistes et la transparence des institutions étatiques sont régulièrement scrutées tant au niveau national qu’international. Elle met en lumière les défis auxquels font face les professionnels des médias dans l’exercice de leur métier et le système judiciaire chargé de protéger ces libertés fondamentales tout en assurant la sécurité de l’État.
La décision du Tribunal, attendue avec impatience, pourrait avoir des implications significatives pour la justice et la liberté d’expression en République démocratique du Congo.
Signé par La Rédaction