En République Démocratique du Congo, l’affaire Carine Lokeso, du nom de cette commissaire supérieure adjointe condamnée à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de l’activiste Rossy Mukendi, continue de susciter de vives réactions et d’interroger sur le fonctionnement de la justice militaire dans le pays. Sept mois après la dernière audience, l’attente d’une date pour la reprise du procès en appel devient de plus en plus pesante pour les parties concernées.
Une attente interminable
Depuis l’annonce de son appel, Carine Lokeso et son équipe de défense, menée par Maître Jean-Marie Anzelia, se trouvent dans une situation d’incertitude. L’avocat de Lokeso pointe du doigt la lenteur de la justice, soulignant que sa cliente endure les conditions carcérales sans avoir encore eu l’opportunité de plaider sa cause en appel. « Nous attendons avec impatience que la haute cour militaire programme la suite du procès, mais jusqu’à présent, rien n’a été fixé, » déplore Me Anzelia.
Les faits reprochés
Carine Lokeso a été reconnue coupable de la mort de Rossy Mukendi, figure emblématique du Collectif 2016, tué lors d’une manifestation le 25 février. Cette manifestation, organisée par des laïcs catholiques, visait à réclamer la tenue d’élections transparentes et crédibles dans le pays. Mukendi, âgé de 36 ans, était non seulement un militant engagé mais également un universitaire, assistant à l’Université pédagogique nationale (UPN) où il avait obtenu son diplôme en relations internationales.
Une condamnation qui fait débat
La condamnation de Lokeso à une peine de prison à vie, assortie d’une période de sûreté de dix ans, ainsi que sa destitution de la police, a été perçue par certains comme un verdict sévère. Outre le meurtre de Mukendi, elle a également été reconnue coupable de violation des consignes, un chef d’accusation qui ajoute à la complexité de l’affaire.
Vers un nouvel examen de l’affaire?
Alors que l’appel de Lokeso est en attente, les questions se multiplient quant à l’issue de ce procès hautement médiatisé. La défense insiste sur le fait que sans preuve concrète de la violation spécifique des consignes par Lokeso, la condamnation semble reposer sur des bases fragiles. « Il est crucial que la justice soit rendue de manière équitable, en s’appuyant sur des arguments juridiques solides et non sur des appels émotionnels, » affirme Me Anzelia.
Cette affaire continue de tenir en haleine l’opinion publique congolaise et internationale, illustrant les défis auxquels est confronté le système judiciaire de la RDC dans le traitement des affaires impliquant des membres des forces de l’ordre.
Signé par La Rédaction