Dans la province de l’Ituri, une escalade de violence a de nouveau ébranlé la communauté locale, faisant plusieurs victimes au sein de la population civile. Mardi dernier, le village de Mbogi, situé dans le groupement Losandrema de la chefferie Bahema Nord, a été le théâtre d’une confrontation sanglante entre les milices CODECO et le groupe d’autodéfense Zaïre. L’enjeu de cette bataille mortelle était la domination d’une zone riche en minerais, un carré minier convoité qui a attisé les flammes de l’affrontement.
Selon des sources locales, le conflit a coûté la vie à au moins trois personnes, un bilan tragique qui souligne une fois de plus l’extrême vulnérabilité des civils pris au piège dans ces luttes de pouvoir. Les affrontements ont également laissé derrière eux un nombre indéterminé de blessés, témoignant de la violence brutale de la rencontre.
« Nous confirmons qu’il y a eu combat causant la mort de 3 personnes. Ces miliciens CODECO proviennent d’au moins 30 km pour attaquer la population civile. Je ne cesse d’appeler le service sécuritaire à renforcer la présence des militaires FARDC pour traquer ces hors-la-loi et que la population circule en toute liberté », a déclaré Charité Banza, coordonnateur de la société civile du territoire de Djugu.
Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri, a fourni un bilan plus lourd, évoquant sept jeunes congolais tombés lors de ces affrontements, une perte déplorable qui met en évidence l’urgence d’une solution pour restaurer la paix. La violation répétée des accords de cessez-le-feu par les factions en présence aggrave la situation sécuritaire dans la région, une dynamique de violence qui ne cesse de s’intensifier depuis le début de l’année.
« À cause de ce comportement, nous venons de perdre 7 jeunes congolais dans ces affrontements. Quant aux FARDC, nous traquons tous ceux qui détiennent illégalement des armes et se cachent dans la communauté, un travail que nous faisons avec des jeunes épris de paix », a souligné le lieutenant Ngongo.
L’escalade de la violence en Ituri soulève de graves préoccupations. Après une période de calme relatif, la région est confrontée à une recrudescence de l’insécurité, avec un bilan alarmant de 116 personnes tuées au cours des deux derniers mois, selon les rapports de la société civile. Cette situation préoccupante appelle à une mobilisation urgente des forces de sécurité et à une réflexion approfondie sur les moyens de rétablir la paix et la sécurité pour les habitants de cette province meurtrie.
La communauté internationale et les acteurs locaux doivent intensifier leurs efforts pour mettre fin à cette spirale de violence et trouver des solutions durables pour la protection des civils et la pacification de la région. La richesse en ressources naturelles de l’Ituri ne doit pas être une malédiction pour ses habitants, mais plutôt un levier pour le développement et la prospérité.
Signé par La Rédaction