Dans la vaste et tumultueuse République Démocratique du Congo, la transition de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) s’accélère sous des prémisses complexes. En récente séance, le Conseil des Ministres congolais, présidé dans l’enceinte symbolique de la Cité de l’Union Africaine, a été le théâtre d’importantes révélations par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, Peter Kazadi. Il ressort de son allocution que la MONUSCO, face aux épreuves tangibles du terrain, a sollicité un budget additionnel auprès des États contributeurs. Cette requête, manifestement influencée par la réalité des difficultés opérationnelles, met en lumière l’ampleur des défis rencontrés.
Au coeur de cette démarche, le gouvernement congolais, fidèle à son engagement, réitère sa volonté de mener à bien le plan de désengagement, affirmant son intention de prendre à bras-le-corps ses responsabilités. Les États contributeurs, quant à eux, expriment leur soutien, sous réserve d’une présentation claire des besoins, articulée autour d’un chronogramme et d’un programme réfléchi.
Cette situation survient dans un contexte où Jean-Pierre Lacroix, haut représentant de l’ONU, avait auparavant partagé son optimisme quant à l’évaluation régulière du plan de désengagement, envisageant une coordination étroite entre la MONUSCO et le gouvernement congolais. Les premiers retours de ces évaluations, attendus en mars, s’annoncent déterminants pour la suite des opérations.
Parallèlement, la décision du Conseil de Sécurité de l’ONU de prolonger le mandat de la MONUSCO jusqu’au 20 décembre 2024, amorçant un retrait progressif mais calculé, inscrit cette transition dans une temporalité qui témoigne de la complexité de la situation. Le transfert de responsabilités à la Police nationale, notamment à travers la cession de la base de Kamanyola dans le Sud-Kivu, symbolise un pas de plus vers la souveraineté sécuritaire du Congo, même si le chemin reste jonché d’embûches.
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