Dans les contrées agitées du Nord-Kivu, le silence des champs et des villages est rompu par les échos d’un conflit qui persiste, emportant avec lui la tranquillité d’une région déjà éprouvée. Le Mouvement du 23 Mars (M23), dont le nom résonne avec l’insistance d’un mauvais souvenir, est de nouveau au cœur des tourments de la population. Récemment, un acte qui dépasse l’entendement a secoué la communauté de Rutshuru : le pillage de la sous-station de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), un symbole de la voix et de l’image du pays, désormais réduit au silence par des mains criminelles.
Sous le couvert d’une fausse opération de maintenance, des individus affiliés, selon des sources locales, au M23, ont délibérément vidé la station de ses équipements. Un coup porté non seulement à l’infrastructure mais aussi au moral d’une population déjà accablée par les défis sécuritaires quotidiens. Patient Twizere Sebashitsi, à la tête du comité territorial de la jeunesse, relate avec une amertume non dissimulée cet épisode qui a vu des hommes en tenue de rebelles s’emparer en plein jour des outils permettant à la région de s’informer et de communiquer.
Au-delà de cet assaut contre un symbole de la communication, c’est l’horreur absolue qui s’est invitée dans les villages de Rwanguba et Bwuma. Là, des civils ont été les victimes d’un massacre effroyable, exécuté avec une brutalité qui défie l’entendement humain. Des vies fauchées et des destins brisés, dans un silence assourdissant, où seules les voix des survivants et des témoins viennent rappeler l’urgence d’une intervention.
Ces actes de violence, loin d’être isolés, inscrivent le M23 dans une dynamique de terreur qui sème le doute et la peur. L’appel à l’aide lancé par les notables et les jeunes de Rutshuru ne doit pas rester lettre morte. Il interpelle la communauté internationale, les autorités compétentes, et chacun d’entre nous, sur la nécessité d’une action résolue et concertée pour mettre fin à cette tragédie.
Le drame de Rutshuru, avec le pillage de la RTNC et les massacres de Rwanguba et Bwuma, n’est pas qu’un énième épisode de violence dans une région tourmentée. C’est un cri de détresse qui doit trouver un écho dans les consciences, un rappel impérieux que la paix n’est pas un état naturel, mais un idéal à construire, jour après jour, avec détermination et humanité.
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