Dans la récente formation du bureau définitif de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC), le paysage politique affiche une répartition des rôles favorisant largement la majorité parlementaire. Cette dernière s’est arrogée les postes clés, dont celui de président, les deux vice-présidents ainsi que les fonctions de questeur. L’opposition se voit, quant à elle, cantonnée au seul poste de rapporteur adjoint, une position qui souligne son statut minoritaire dans le gouvernement actuel.
Selon Christian Mwando Nsimba, membre du groupe Ensemble pour la République, mené par Moïse Katumbi, cette allocation des postes n’a pas fait l’objet d’une conciliation véritable entre les diverses forces politiques. « Il n’y a pas eu de conciliation entre la Majorité et l’Opposition », insiste-t-il, déplorant l’absence de négociations inclusives. L’opposition avait aspiré au poste de deuxième vice-président, une position traditionnellement réservée à ses membres, accentuant ainsi les tensions actuelles.
Christophe Mboso, président du bureau provisoire, justifie cette distribution par le « poids politique » des blocs au sein de l’assemblée, un argument qui reflète la domination de la majorité qui contrôle 96% des sièges. Mwando exprime le souhait que cette majorité « use de sa geste pour permettre à l’opposition d’être visible et lisible au sein de l’Assemblée nationale », un appel à une plus grande équité qui reste jusqu’à présent sans réponse.
La dynamique actuelle à l’Assemblée soulève des interrogations quant à la visibilité et l’influence réelle de l’opposition, détenant seulement 25 sièges. Ces revendications s’appuient sur une situation nationale tendue, marquée par des conflits post-électoraux et un climat de guerre. Mwando souligne la nécessité d’un signal fort envers la population et les forces contraires au pays : « Nous sommes dans une période où des signes de plus de visibilité de l’opposition républicaine et démocratique devaient être beaucoup plus forts ».
Cette situation illustre les défis persistants dans la politique de la RDC, où les arrangements de pouvoir tendent à marginaliser des voix potentiellement critiques au sein de la gouvernance nationale.
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