Le premier rapport du CNPAV, Kanyaka-Rushwa, met en lumière des détournements colossaux de fonds publics en République Démocratique du Congo pour le premier semestre 2024. Cette coalition d’organisations dédiée à la lutte contre la corruption a découvert des anomalies financières qui se chiffrent à près d’un milliard de dollars, à travers plusieurs affaires de malversations.
Le rapport met en exergue un cas majeur : le détournement de 700 millions de dollars destinés à la fabrication de cartes d’identité. Cette affaire, impliquant Afritech-Idemia et l’ONIP, est marquée par des accusations de non-transparence dans le processus d’attribution du contrat. Ce manque de clarté a alimenté les soupçons de détournement.
Une autre affaire préoccupante concerne les projets d’infrastructures publiques, notamment les lampadaires et les forages d’eau. Selon le rapport, plus de 85 millions de dollars auraient été mal utilisés. Les fonds étaient destinés à la mise en place de 1 000 forages et de 2 594 lampadaires, mais le bilan reste largement en deçà des attentes.
Le rapport du CNPAV souligne également l’inefficacité du système judiciaire congolais face à ces scandales. Les enquêtes sont souvent décrites comme lentes ou inexistantes, laissant les responsables des détournements, souvent des individus proches du régime, jouir d’une impunité préoccupante. Cette situation souligne un manque de rigueur dans le traitement des affaires de corruption.
L’objectif de Kanyaka-Rushwa est de renforcer la pression sur les autorités et d’encourager la société civile à réclamer des comptes. Le CNPAV appelle à une mobilisation collective pour contrer ce phénomène qui affecte gravement les finances publiques.
Le rapport conclut : « Ce combat contre la corruption en RDC nécessite l’implication de tous. »
L’ÉQUIPE ÉDITORIALE