Dans un contexte politique tendu en République Démocratique du Congo, les propos d’Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), concernant la Constitution du pays ont déclenché une vive controverse. En qualifiant la Constitution de « malédiction », Kabuya semble remettre en question le texte fondateur de la nation congolaise, une déclaration qui suscite des inquiétudes au sein de l’opposition et parmi les observateurs de la scène politique congolaise.
Un débat enflammé autour de la révision constitutionnelle
La réaction de Claudel Lubaya, député et figure marquante de l’opposition, ne s’est pas fait attendre. Il considère ces propos comme un prélude à une manœuvre politique visant à légitimer une révision de la Constitution, susceptible de bouleverser l’ordre institutionnel du pays. Pour Lubaya, cette rhétorique autour de la « malédiction » de la Constitution est un moyen subtil de préparer l’opinion publique à accepter des changements profonds qui pourraient affaiblir les garde-fous démocratiques.
Selon Lubaya, cette idée d’une révision constitutionnelle sert les intérêts d’une élite politique désireuse de consolider son pouvoir. Derrière les mots de Kabuya, il voit une tentative de prolonger l’emprise du pouvoir en place sur les institutions, ce qui irait à l’encontre de la volonté de changement exprimée par les citoyens congolais.
Les risques d’un discours réducteur sur la Constitution
Pour l’opposant, qualifier la Constitution de « malédiction » réduit son importance et mine la confiance des citoyens dans leurs institutions. Lubaya souligne que la Constitution congolaise, bien que perfectible, reste un outil essentiel pour protéger les droits des citoyens et assurer une transition pacifique du pouvoir. En rejetant ce texte comme une source de malheurs pour la nation, Kabuya, selon Lubaya, érode le respect dû à cet outil législatif fondamental, ouvrant la voie à des abus potentiels.
En effet, cette stigmatisation de la Constitution pourrait, selon certains analystes, être perçue comme un signal d’alarme pour les acteurs politiques cherchant à remettre en cause les principes de base de la démocratie congolaise. Lubaya met en garde contre les conséquences de cette rhétorique, qui pourrait légitimer des pratiques antidémocratiques en affaiblissant le rôle de la Constitution comme gardien de l’équilibre des pouvoirs.
Appel à un respect du processus démocratique
Dans un discours empreint de fermeté, Claudel Lubaya a lancé un appel à la prudence. Il a exhorté les autorités et les responsables politiques à aborder la question de la révision constitutionnelle de manière transparente et respectueuse des lois. Pour Lubaya, il est impératif de garantir que toute modification éventuelle de la Constitution se fasse avec une consultation citoyenne réelle et en préservant l’intégrité du processus démocratique.
En ce sens, Lubaya souligne que l’unité nationale doit rester au-dessus des querelles partisanes. Il appelle les acteurs politiques à privilégier le dialogue et à éviter les discours polarisants qui risqueraient de fragmenter la société congolaise. Pour lui, la stabilité du pays dépend de la capacité de ses dirigeants à respecter les institutions et à incarner les valeurs de la démocratie.
Un enjeu au-delà de la politique
Claudel Lubaya invite enfin les Congolais à défendre leur Constitution et à rester vigilants face aux manœuvres qui visent à redéfinir les bases de leur société. Il insiste sur le fait que la Constitution est non seulement un cadre juridique, mais également un symbole de l’identité et de la souveraineté nationale. Au-delà des divergences politiques, Lubaya souhaite que le respect de ce texte soit une priorité partagée, affirmant que le progrès démocratique du pays passe par le respect de ses institutions fondamentales.
Peter MOYI