L’Assemblée nationale a été le théâtre, ce vendredi 22 novembre, d’une session où les tensions politiques et les responsabilités institutionnelles se sont entrecroisées. Vital Kamerhe, président de cette institution, a surpris plus d’un en reconnaissant avoir été « induit en erreur » sur les auteurs réels d’une motion de défiance déposée contre le ministre d’État en charge des Infrastructures et Travaux Publics, Alexis Gisaro.
Ce document, soutenu par 58 députés issus de diverses formations politiques comme l’UDPS/Tshisekedi, Ensemble pour la République et l’UNC, reflète une fracture politique significative. En pleine séance, Vital Kamerhe a demandé au ministre de se préparer à répondre aux accusations lors de la plénière de lundi, un acte qui vise à garantir la transparence dans un contexte tendu.
Cependant, l’atmosphère au sein de l’hémicycle a été alourdie par des rumeurs concernant une implication présumée de Kamerhe dans cette démarche. En réponse, le président de l’Assemblée a tenu à préciser qu’il ne saurait être mêlé, de près ou de loin, à cette motion, tout en fustigeant le comportement du ministre, qui aurait quitté la plénière pour une conférence de presse impromptue dans les locaux du Parlement.
Au cœur de cette motion se trouve une critique sévère de la gestion des infrastructures nationales, un secteur vital pour le pays. Les députés signataires accusent le ministre Gisaro de manquements graves, notamment dans l’exécution de plusieurs projets stratégiques. L’état actuel des infrastructures, jugé préoccupant, illustre, selon eux, une mauvaise gouvernance et un écart entre les promesses annoncées et les réalisations concrètes.
Pour les observateurs avertis, cette motion dépasse la simple question de la gestion des infrastructures. Elle témoigne d’un malaise plus profond au sein de la classe politique, où les alliances et les divergences se mêlent dans une dynamique de pouvoir. À l’approche de la plénière de lundi, les débats s’annoncent houleux, car le ministre devra non seulement défendre son bilan, mais aussi convaincre de sa capacité à redresser un secteur en crise.
L’enjeu dépasse également les murs du Parlement. Cette affaire pourrait redéfinir les rapports entre le gouvernement et l’Assemblée, où les pressions pour une gouvernance efficace et transparente s’intensifient. Pendant ce temps, dans les couloirs du pouvoir, les spéculations vont bon train sur les véritables intentions des initiateurs de cette motion : un acte de responsabilité politique ou une manœuvre stratégique dans un jeu d’influence?
M. MATUVOVANGA