Le premier ministre honoraire de la République démocratique du Congo, Adolphe Muzito, a eu une rencontre ce lundi 3 juillet 2023 avec le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima, pour discuter du processus électoral.
À la sortie de cette réunion, l’opposant congolais et fondateur du parti politique Nouvel Élan a déclaré à la presse qu’il ne croyait pas au respect du délai constitutionnel fixé pour l’organisation des élections prévues en décembre 2023.
Selon lui, le gouvernement congolais ne sera pas en mesure de mobiliser les ressources financières nécessaires dans les délais impartis pour permettre à la Commission électorale nationale indépendante de mener à bien son travail.
« Personnellement je ne crois pas au respect du délai constitutionnel à cause des problèmes des financements. J’ai l’impression que le gouvernement face au 500 millions USD qu’il vient de bénéficier de la part des institutions de bretton Woods, la moitié sera mis pour des questions sécuritaires. Ce n’est que l’ autre moitié qui pourrait être mise à la disposition de la CENI. Puisque que la CENI a besoin de 500 millions USD, l’autre moitié ne sera pas mise à sa disposition dans le délai constitutionnel », a dit Adolphe Muzito à la presse.
Et d’ajouter « Nous avons également parlé du financement des élections. Nous avons voulu savoir si d’ici la fin du processus, il pourra mobiliser le 500 millions USD dont il a besoin pour parachever le processus. Il nous a répondu qu’il est en contact avec le gouvernement est que dans les jours avenirs le gouvernement va lui envoyer 100 millions USD , par conséquent, il pourra avancer avec les processus jusqu’à ce que le reste du montant puisse être complété. Nous pensons que cette façon de faire n’est pas crédible. Nous devons faire pression, nous leur avons dit. Si véritablement on veut aller à la fin du processus et dans le délai constitutionnel, il faudrait que le gouvernement décaisse l’argent. Et les bonnes perspectives qui s’annoncent, d’après ce qu’on a entendu, le gouvernement va obtenir un décaissement si cela n’est pas encore fait, de 500 millions USD au titre d’appui budgétaire. Donc ce n’est pas l’argent pour le financement de la balance à paiement mais plutôt de l’appui budgétaire, nous pensons que cet argent peut être mis à la disposition de la CENI pour parachever les opérations ».
Pour Adolphe Muzito, l’actuelle CENI ne représente pas l’ensemble des forces politiques du pays et plaide pour qu’il soit intégré sa formation politique et celle de son ancien collaborateur, Martin Fayulu.
» L’actuelle CENI ne représente pas l’ensemble des forces politiques. Parce qu’en son temps, dans le cadre de Lamuka, nous avions proposé que la CENI soit composée au niveau du bureau de la société civile mais qu’au niveau de la plénière, que ça soit les parties prenantes c’est-à-dire les partis politiques.
Malheureusement nous n’avons pas été entendu alors on a politisé la CENI en mettant des partis politiques au niveau du bureau. Nous pensons que pour la suite du processus et c’est ce que nous avons dit au président de la CENI, nous allons qu’il soit intégré les partis politiques qui ont été exclus à savoir : Nouvel Élan et Ecide« ,
S’agissant la question du fichier électoral, Adolphe Muzito a fait savoir au président de la CENI que celui-ci n’est pas complet. Ce dernier n’a pas pris en compte les trois territoires dont deux dans le Nord-Kivu à savoir Masisi et Rutshuru et un dans le Bandundu notamment le Kwamouth.
« Nous avons discuté du fichier électoral pour dénoncer le fait qu’il n’est pas complet. Il n’a pas pris en compte les trois territoires dont deux dans le Nord-Kivu à savoir Masisi et Rutshuru et un dans le Bandundu notamment le Kwamouth. Par conséquent, le fichier est un Complet, il ne comprend pas tous les électeurs. Il nous a expliqué qu’ils ont pris en compte ces électeurs en les intégrant est que dans les faits, ils allaient organiser l’enrôlement le moment venu lorsque la situation va s’améliorer », fait savoir le premier ministre honoraire, Adolphe Muzito.
Il sied que la semaine dernière, le président de la commission électorale nationale indépendante, Dénis Kadima, avait échangé avec Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo, Delly Dessange et les présentant de l’ensemble de Moïse Katumbi.
Mitterrand MASAMUNA