Dans son discours du 30 juin 2023, le président Félix Tshisekedi a exprimé ses félicitations à l’égard de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cependant, ces félicitations ont suscité la protestation de la Coalition pour l’Action et le Suivi de l’État de Droit en Afrique (CASE), une organisation spécialisée dans les questions électorales. La CASE s’inquiète de l’avenir incertain de la gouvernance électorale en République démocratique du Congo et s’oppose également aux consultations entamées vendredi dernier par Denis Kadima avec l’opposition radicale.
Des critiques envers les félicitations du président Tshisekedi
Selon la CASE, féliciter la CENI alors qu’elle fait face à des problèmes opérationnels et techniques revient à reconnaître et même à légitimer les irrégularités du processus électoral. Simaro Ngongo, président de la CASE, a déclaré : « Ceci démontre que non seulement le chef de l’État est alimenté d’informations inexactes et trompeuses sur le déroulement du processus électoral, mais il devient implicitement complice de la dérive électorale, qui est un signe d’une dictature basée sur des fraudes électorales massives et douteuses. » Alors qu’un dialogue visant à recomposer la CENI a commencé le vendredi 30 juin 2023, le président Tshisekedi affiche son soutien et même une certaine ferveur envers une administration électorale contestée par la majorité des Congolais, ce qui suscite la colère de cette organisation de la société civile.
L’appel de la CASE à l’écoute du président Tshisekedi
Simaro Ngongo invite le président Félix Tshisekedi à prêter une oreille plus attentive aux revendications populaires concernant le processus électoral. « Le chef de l’État n’a jamais daigné écouter les demandes du peuple en ce qui concerne l’amélioration de la qualité des élections. Alors qu’il avait rejeté la candidature de Ronsard Malonda en raison du manque de consensus, il a néanmoins décidé de nommer Denis Kadima, une personne qui fait face aux mêmes critiques et qui manque d’expérience », déplore Simaro Ngongo. Depuis lors, affirme-t-il, le processus a connu des hauts et des bas et s’est éloigné du bon chemin, perdant toute possibilité de cohésion nationale et d’inclusivité, explique la CASE. L’organisation souligne que « le processus électoral en République démocratique du Congo est en danger ».
Les griefs contre Denis Kadima
Selon la CASE, l’opposition a manqué une occasion en or de rappeler à l’ordre la CENI et son président. Simaro Ngongo accuse Kadima d’avoir bénéficié d’une « désignation frauduleuse en tant que représentant de la société civile par quelques confessions religieuses manipulées ». De plus, en résistant à un tollé généralisé qui contestait sa nomination à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le président de la CENI est passible de sanctions, affirme Simaro Ngongo, qui accuse le chef de la CENI d’avoir « corrompu les hauts dignitaires religieux par obsession de diriger coûte que coûte la CENI ». En outre, Simaro blâme rigoureusement Kadima, qu’il accuse d’être la « source de la rupture entre les confessions religieuses de la République démocratique du Congo », une situation qui, selon la CASE, a empoisonné le climat politique dans le pays.