Dans une déclaration publiée aujourd’hui, l’Union européenne (UE) salue le rapport final du groupe d’experts des Nations unies mandaté par le comité des sanctions sur la République démocratique du Congo (RDC). Cependant, l’UE exprime une profonde inquiétude face à certaines des conclusions du rapport et soutient fermement les recommandations qui y sont formulées.
L’UE se réjouit également de la prolongation du mandat du groupe d’experts par le Conseil de sécurité des Nations unies.
La déclaration de l’UE souligne la détérioration alarmante de la situation sécuritaire et humanitaire en RDC, qui a récemment entraîné une intensification des opérations humanitaires menées par l’ONU dans l’est du pays. L’UE condamne fermement les niveaux de violence et d’atrocités commises en toute impunité contre les civils par des groupes tels que le M23, les FDLR/FOCA, les ADF, le groupe CODECO-URDPC et le Zaïre/MAPI. Elle dénonce également les violences sexuelles massives infligées aux femmes et aux filles, y compris l’exploitation sexuelle des femmes déplacées, ainsi que le recrutement d’enfants soldats.
L’UE exhorte tous les groupes armés à mettre fin aux homicides illégaux, aux viols et à tous les autres crimes de guerre présumés. Elle demande que tous les responsables de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire soient traduits en justice.
La déclaration souligne également la nécessité d’un dialogue politique inclusif et respectueux de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de tous les pays de la région en tant que seule solution possible à la crise actuelle. L’UE encourage toutes les parties à privilégier le dialogue politique plutôt que la confrontation militaire, soulignant que les options militaires ne feront qu’aggraver les souffrances des populations et prolonger le conflit. Elle salue les efforts déployés par les partenaires africains dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que les progrès réalisés jusqu’à présent grâce au déploiement de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et aux dialogues inter-congolais. L’UE exhorte toutes les parties à utiliser les mécanismes régionaux, continentaux et internationaux existants pour résoudre pacifiquement les conflits et garantir la paix.
En revanche, l’UE condamne fermement le soutien apporté par certains acteurs étatiques aux groupes armés, comme le révèle le rapport du groupe d’experts des Nations unies. Elle appelle tous les groupes armés à cesser immédiatement les hostilités, à déposer les armes, à se retirer des zones qu’ils occupent et à participer aux processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration. L’UE demande notamment au M23 de se retirer entièrement des zones qu’il occupe dans l’est de la RDC et de donner la priorité au processus de cantonnement. Elle appelle également le Rwanda à retirer ses troupes de l’est de la RDC, à mettre fin à tout soutien au M23 et à faire pression sur le groupe pour qu’il se conforme aux décisions prises dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda.
Par ailleurs, l’UE condamne le soutien et la coopération de la RDC avec les FDLR/FOCA et d’autres groupes armés, et appelle toutes les parties et entités mentionnées dans le rapport des experts de l’ONU à réagir de manière appropriée et à cesser toute violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU et du droit international applicable.
L’UE souligne également la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité régionale, notamment l’exploitation illégale et le trafic des ressources naturelles. Elle appelle tous les États et parties prenantes de la région à intensifier la lutte contre le trafic depuis la RDC, ainsi que contre le blanchiment d’argent au profit des groupes armés et des réseaux criminels. L’UE se félicite des partenariats stratégiques envisagés avec les États de la région concernant les minéraux critiques, qui contribueront à ces efforts.
En conclusion, l’UE réaffirme son engagement à accompagner la RDC sur la voie d’élections compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes en décembre 2023. Elle se tient prête à observer ces élections et encourage la commission électorale nationale indépendante (CENI) à répondre aux critiques et préoccupations exprimées par les partis politiques de l’opposition et les organisations de la société civile.