Le Nord-Kivu, une province meurtrie de la République Démocratique du Congo, est le théâtre d’une crise humanitaire sans précédent. Plus de 2,6 millions de déplacés internes ont été recensés, soit près de 40% de la population de la province. Cette situation alarmante est le résultat des exactions perpétrées par l’armée rwandaise à travers le groupe rebelle M23.
Le ministre des Affaires sociales et actions humanitaires, Modeste Mutinga, a révélé ces chiffres préoccupants lors de ses réponses à une question orale avec débat posée par le sénateur Célestin Vunabandi, le mercredi 18 octobre 2023.
Ces déplacés internes, forcés de fuir leur foyer, ont trouvé refuge dans des familles d’accueil et des centres de secours disséminés dans différentes localités du Nord-Kivu, notamment à Uvira, Muja, Bushakara, Saké, Vitshumbi, Beni Centre, Mubandiro, Kanyabayonga et Kirumba. Leur situation précaire est le reflet de la détresse qui sévit dans cette région meurtrie.
Le ministre Modeste Mutinga a également communiqué sur les efforts du gouvernement pour venir en aide à ces populations en détresse. Il a déclaré que l’aide apportée s’élève à 8 milliards de francs congolais, mais que le besoin global est estimé à 20 milliards. Cette disparité entre l’aide fournie et les besoins met en lumière la gravité de la situation.
Cependant, il convient de noter qu’il manque des détails sur la manière dont ces fonds alloués par le gouvernement sont utilisés. Plusieurs sénateurs ont exprimé leur préoccupation concernant le manque de transparence et de chiffres précis sur les affectations budgétaires. Ils ont sollicité du ministre des informations plus détaillées.
Face à ces préoccupations, Modeste Mutinga a sollicité un délai de 24 heures pour consulter ses statistiques et fournir des réponses plus complètes en termes de chiffres. Cette démarche vise à apporter davantage de clarté sur la gestion des fonds destinés à l’aide aux déplacés internes du Nord-Kivu.
La crise humanitaire qui sévit au Nord-Kivu est une tragédie incommensurable. Le nombre de déplacés internes ne cesse d’augmenter, et la réponse humanitaire doit être à la hauteur de cette catastrophe. Il est impératif que les autorités gouvernementales, les agences humanitaires et la communauté internationale unissent leurs efforts pour atténuer la souffrance de ces millions de personnes déplacées.
Manassé Kitemoko Kosi, Journaliste de Bisonews.cd