KISANGANI – Dans une déclaration émanant du siège de l’archevêché de Kisangani, Mgr Marcel Utembi a exprimé ses vives inquiétudes vendredi dernier quant à la continuité des violences résultant du conflit entre les communautés Mbole et Lengola à Kisangani, ainsi que dans plusieurs autres localités de la province de la Tshopo. Ce conflit, qui perdure depuis près de dix mois, a déjà engendré un bilan humain déplorable, avec plus de 500 morts et plus de 70 000 personnes contraintes de fuir leurs villages.
Selon Mgr Marcel Utembi, le conflit ne se limite pas uniquement à Kisangani, mais s’étend également dans des zones périphériques telles que les villages Yalisombo et Yaosenge, ainsi que du côté de la rive droite de la rivière Tshopo, impliquant les Kumu et les Mituku du côté Lengola, et les Topoke et Mongo du côté Mbole. Cette propagation du conflit soulève des préoccupations quant à la stabilité régionale.
L’archevêque ne cache pas sa suspicion quant à l’origine du conflit, évoquant la possibilité d’«mains noires» orchestrant ces violences. Il a déclaré lors d’un point de presse : « On ne peut donc pas comprendre que subitement les membres des communautés Mbole et Lengola, longtemps en cohabitation pacifique, deviennent des ennemis jurés et s’entretuent de façon aussi horrible. Il y a lieu de se convaincre qu’il y a des mains noires ayant étudié et planifié ce que nous sommes en train de connaître. »
Le gouvernement central a récemment réagi en déployant 150 policiers à Lubunga, l’une des communes les plus touchées par les violences. Un couvre-feu a également été instauré dans la région. Malgré ces mesures, les actes de violence persistent, tout comme le déplacement massif de la population.
Appel à la médiation et à la prévention
Face à cette escalade de la violence, des voix s’élèvent pour appeler à une médiation plus intense et à des actions préventives. Les leaders locaux et les organisations de la société civile sont invités à jouer un rôle crucial dans la résolution de ce conflit.
Le représentant local d’une organisation humanitaire a déclaré : « Il est impératif que les autorités locales, en collaboration avec les acteurs de la société civile, intensifient les efforts de médiation. Il est tout aussi important d’investir dans des initiatives de prévention des conflits à long terme pour éviter la récurrence de telles tragédies. »
La situation demeure tendue, et une solution durable semble être le seul moyen d’assurer la paix et la stabilité dans la région. Les autorités locales, le gouvernement central et la communauté internationale sont appelés à redoubler d’efforts pour mettre fin à ce conflit meurtrier et œuvrer en faveur d’une cohabitation pacifique entre les communautés concernées.
Manassé Kitemoko Kosi
Bisonews.cd