Une véritable forme d’agression dans le secteur des télécommunications congolaises! En voulant instaurer une nouvelle taxe en charge des utilisateurs de téléphones mobiles pour l’identification des appareils, le ministre de PTNTIC Augustin Kibassa, lorgnerait plus de 160 millions USD.
Or, la République Démocratique du Congo compterait déjà plus de 40 millions d’abonnés aux réseaux téléphoniques (Vodacom, Airtel, Orange, Africell), bien que le taux de couverture soit encore faible sur l’ensemble du pays, soit moins de 35%, selon les statistiques fournies par les opérateurs des télécommunications.
Une décision qui découle de l’arrêté ministériel pris depuis le 10 juin 2020 concrétisant le Décret n°20/005 du premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, du 09 mars 2020, modifiant et complétant le Décret n° 012/15 du 20 février 2012 visant à imposer une taxe allant de 1 à 7$ par an pour assurer l’enregistrement des téléphones mobiles qui sera effectué par l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPTC), qui est également en charge de la mise en place et de la tenue du RAM en RDC.
De son côté, le fils de Kibassa Maliba d’heureuse mémoire a fixé l’identification d’un téléphone smartphone (3G, 4G et plus) à 7 USD par appareil et à 1 USD pour un téléphone analogique (2G).
Partant de ces tarifs, les statisticiens avancent le chiffre de 160 millions que pourrait générer cette taxe d’identification des téléphones si et seulement si elle est acceptée.
Et pourtant, aucun opérateur des télécommunications, n’est prêt à accompagner le ministre Kibassa dans cette aventure.
Il y a lieu de signaler que dans les attributions d’un ministre de PTNTIC, il ne lui est pas demandé de se faire gendarme pour sécuriser les détenteurs des téléphones, smartphones soient-ils. Il ne lui est pas non plus attribué le rôle de l’OCC pour combattre la contrefaçon ou la piraterie des téléphones.
Par contre, si vraiment Augustin Kibassa est animé par le souci de maximiser les recettes de l’État comme le prétend-il, il n’a qu’à instaurer un dispositif efficace pour contrôler adéquatement le trafic des flux téléphoniques (appels, datas et SMS).
Selon des sources concordantes, le ministre Kibasa refuserait l’offre d’un logiciel d’identification gratuite lui faite par la GSMA. Cette dernière est une association qui représente les intérêts des opérateurs de téléphonie mobile dans le monde entier. Elle réunit près de 800 opérateurs et plus de 300 entreprises appartenant à l’écosystème plus large de la téléphonie mobile, dont des fabricants de téléphones et d’appareils, des éditeurs de logiciels, des fournisseurs d’équipements, des sociétés Internet et des entreprises de secteurs d’activité connexes. La GSMA organise également les plus grands événements du secteur, tels que le Mobile World Congress, le Mobile World Congress Shanghai, le Mobile World Congress Americas et les conférences Mobile 360 Series.
Par ailleurs, l’opinion publique congolaise a du mal à intégrer la décision du ministre en charge des PT-NTIC, celle d’instaurer une nouvelle taxe en charge des utilisateurs de téléphones mobiles pour l’identification des appareils. Sur les réseaux sociaux, la quasi-totalité des congolais s’y opposent.