Kinshasa, RDC – L’audience du jour a été le théâtre de déclarations retentissantes de la part de Jean-Marc Kabund, jetant une lumière crue sur des allégations troublantes concernant des flux financiers sortant du pays. Le vice-président de l’Assemblée nationale a vivement critiqué l’absence d’une enquête sérieuse et a soulevé des questions cruciales sur la nature du dossier en cours.
S’appuyant sur un ton empreint de conviction, M. Kabund a souligné l’urgence de comprendre la complexité de cette situation financière. « Lorsque des centaines de millions de dollars quittent notre pays, il est impératif que nous ne nous contentions pas de prendre ces affirmations à la légère », a-t-il déclaré. Il a ensuite ajouté : « Cependant, au lieu de chercher à corroborer ces allégations, le focus semble être davantage politique que factuel, ce qui remet en question la nature même de ce dossier. »
M. Kabund a noté avec perspicacité que si l’affaire avait des fondements judiciaires solides, le Ministère Public aurait adopté une démarche différente. « Dans le cas d’une enquête judiciaire, j’aurais été invité à témoigner en tant que source d’informations. Cependant, le caractère prédominant de la discussion autour des fonds publics laisse peu de place à l’aspect individuel », a-t-il souligné. « Ce n’est pas seulement une question de l’argent d’un individu, mais bien une question qui concerne les finances de la République dans leur ensemble. »
L’absence d’une invitation formelle du Ministère Public à fournir des éclaircissements a suscité chez M. Kabund des interrogations légitimes quant à l’intention réelle derrière ces allégations. « Si réellement l’objectif du Ministère Public était de rendre justice et de servir l’intérêt de la République, il aurait pris l’initiative de m’impliquer en tant que source d’information », a-t-il déclaré. « J’aurais alors été prêt à partager toutes les informations pertinentes. »
En remettant en question la crédibilité du dossier, M. Kabund a exprimé sa frustration face à ce qu’il perçoit comme des affirmations non fondées. « Les déclarations du Ministère Public semblent être basées sur des éléments flous. Pour étiqueter quelque chose comme ‘faux bruit’, il faut que ce soit fondé sur des faits concrets issus d’une enquête approfondie », a-t-il insisté. « Il est essentiel de se demander sur quelles bases précises le Ministère Public avance ces accusations. »
Apportant un éclairage unique, M. Kabund a souligné sa position privilégiée en tant qu’acteur au cœur du régime. « Mon expérience au sein du gouvernement me permet d’affirmer que cet acte d’accusation vise en réalité à étouffer une vérité gênante », a-t-il affirmé. « Il est crucial d’empêcher que cette vérité ne soit entièrement révélée, car elle risque de mettre en lumière des aspects potentiellement dommageables. »
En concluant ses remarques, M. Kabund a évoqué un sentiment de déception vis-à-vis de la manière dont sa dénonciation a été traitée. « Dans un État sérieux, une telle dénonciation aurait été l’objet d’une enquête approfondie et transparente. Malheureusement, ce n’est pas la voie qui a été choisie », a-t-il regretté.
Alors que les déclarations de M. Kabund continuent de résonner, le pays est confronté à un défi majeur : équilibrer la recherche de vérité et la poursuite d’intérêts politiques. La nécessité d’une enquête approfondie et impartiale pour établir la véracité des allégations demeure essentielle pour l’intérêt public et la confiance dans le système judiciaire.